ecole de musique piano
     
menu
 
 
 
 
 
 

DES ROBOTS HUMANOÏDES ...

 

Paris, 12 février 2016


Des robots humanoïdes dans les usines aéronautiques de demain

Développer des technologies de robotique humanoïde pour effectuer des tâches difficiles dans les usines aéronautiques, c'est le programme de recherche commun, d'une durée de quatre ans, du Joint Robotics Laboratory (CNRS/AIST)1 et d'Airbus Group. Il sera officiellement lancé le 12 février 2016 à l'ambassade de France à Tokyo2. L'introduction d'humanoïdes sur les lignes d'assemblage aéronautiques permettra de décharger les opérateurs humains des tâches les plus laborieuses ou dangereuses. Ils pourront ainsi se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. La principale difficulté pour ces robots sera de travailler dans un environnement exigu : comment réaliser certains mouvements sans entrer en collision avec les nombreux objets alentours ? C'est la première question à laquelle devront répondre les chercheurs, en développant de nouveaux algorithmes de planification et contrôle des mouvements précis.
Du fait de la taille des appareils aéronautiques (par exemple des avions de ligne) et du très grand nombre de tâches à effectuer sur peu d'unités, l'utilisation de robots spécialisés à base fixe, déjà utilisés dans l'industrie automobile, est impossible dans l'industrie aéronautique. D'autres difficultés s'ajoutent : même si des robots constitués d'une base mobile et d'un bras manipulateur peuvent être utilisés par l'industrie (comme chez Airbus Group par exemple), ceux-ci sont limités dans leurs déplacements. Ils n'ont, en effet, pas la possibilité de monter des escaliers ou des échelles, de passer des obstacles au sol, etc. De son côté, le Joint Robotics Laboratory (JRL, CNRS/AIST) développe, à partir des modèles de robots HRP-2 et HRP-43, des nouvelles technologies de locomotion dites multi-contacts : en s'aidant de tout son corps pour prendre contact avec son environnement, et non seulement avec ses pieds, ce type de robot peut monter des échelles et entrer dans des endroits exigus. La possibilité d'avoir des contacts multiples permet aussi d'accroître la stabilité du robot et la force qu'il peut appliquer lorsqu'il effectue une tâche. De plus, la forme anthropomorphique de ces robots offre une polyvalence utile pour effectuer un grand nombre de tâches différentes dans des environnements variés.

La collaboration entre les chercheurs du JRL et Airbus Group a donc pour but de permettre aux robots humanoïdes d'effectuer des tâches de manipulation dans un environnement contraint et limité, les lignes d'assemblage, où ils devront faire un usage coordonné de leur corps pour mener à bien leur mission. Les espaces exigus requièrent en effet des postures particulières. Le calcul de telles postures s'avérant mathématiquement complexe, les chercheurs devront tout d'abord développer de nouveaux algorithmes, bien plus puissants que ceux existants actuellement, tout en gardant ces calculs suffisamment rapides pour que les mouvements des robots restent efficaces. Les tâches typiques que les robots auront à effectuer seront, par exemple, de serrer un écrou, de nettoyer une zone de ses poussières métalliques ou d'insérer des pièces dans la structure de l'appareil. Ils pourront également vérifier le bon fonctionnement des systèmes une fois la fabrication terminée.

Ces algorithmes seront testés sur un ensemble de scénarios tirés des besoins des différentes branches d'Airbus Group (Aviation Civile, Hélicoptères, et Spatial), et dont le réalisme ira croissant au fil des années. Du côté de la recherche en robotique, en plus de l'apport des nouveaux algorithmes, cette collaboration mettra peut-être en lumière des insuffisances des robots actuels (design, précision ou puissance, par exemple). Elle pourrait également permettre de spécifier le cahier des charges de la première génération de robots humanoïdes dédiés à la manufacture de grandes structures, d'ici 10 à 15 ans.

En savoir plus : un article du CNRS le Journal.

 

  DOCUMENT        cnrs        LIEN

 
 
 
 

LA DISPARITION DU TEMPS EN GRAVITATION QUANTIQUE

 

 DOCUMENT     philosophiascientiae.revues.org       LIEN

 

Philosophia Scientiæ                           LIEN

15-3 | 2011 : L'espace et le temps
L’espace et le temps


La disparition du temps en gravitation quantique


Alexis de Saint-Ours
p. 177-196
Résumé | Plan | Texte | Bibliographie | Notes | Illustrations | Citation | Auteur
Résumés

Le but de ce travail est d’examiner l’incidence philosophique de la gravitation quantique sur le concept de temps. Je cherche à montrer qu’elle conduit à une disparition du temps comme dimension et ouvre la voie à une compréhension du temps comme variation et même à l’idée de variation pure. En l’absence de temps mécanique, il est cependant possible de définir un temps d’origine thermodynamique. Je montre en quoi cette dissociation du temps mécanique et du temps thermodynamique, fait écho à l’ambivalence — qui est au cœur de la physique comme de la philosophie — entre le devenir et le temps comme mesure du changement. Enfin, je suggère que la gravité quantique concourt à l’inversion de la définition aristotélicienne du temps.

Plan

1 Le problème du temps en gravitation quantique
1.1 Introduction
1.2 Espace et temps substantiels vs. espace et temps relationnels
1.3 Temps local et temps global
1.4 Le problème du temps
1.5 Parménidiens vs héraclitéens
2 Physique sans temps
2.1 Cinématique et dynamique en relativité générale
2.2 La dynamique atemporelle de la relativité générale
3 Incidences philosophiques
3.1 Le temps est-il le réceptacle inerte du changement ?
3.2. Du temps comme dimension au temps comme variation
3.3. Le temps comme régime du devenir
Haut de page
Texte intégral
PDF 697kSignaler ce document
Je tiens à remercier chaleureusement Gwen Garcia pour sa relecture attentive et exigeante.

We need to go back to the insights behind general relativity and quantum field theory, learn to hold them together in our minds, and dare to imagine a world more strange, more beautiful, but ultimately more reasonable than our current theories of it. For this daunting task, philosophical reflection is bound to be of help.
[Baez 2001, 177]

1 Le problème du temps en gravitation quantique
1.1 Introduction
1 Nous suivons a l’identique Claus Kiefer: "Concerning now the attempt to con­struct a full quantum t (...)
1Le terme de gravitation quantique fait référence à de très nombreuses théories en cours d’élaboration et non corroborées par l’expérience. On peut néanmoins les regrouper en trois familles1 : tout d’abord, l’ensemble des procédures qui appliquent les règles de quantification à la relativité générale, avec deux tendances particulièrement remarquables, les approches covariantes et les approches canoniques comme la géométrodynamique et la gravité quantique à boucles qui font usage du formalisme hamiltonien ; ensuite, la théorie des supercordes ou M-théorie ; enfin toutes les autres approches, par exemple la théorie des twisteurs de Roger Penrose, les causets ou encore la géométrie non-commutative.

2Les formalismes canoniques en gravitation quantique sont fondés sur une quantification de la relativité générale formulée dans un cadre hamiltonien. Les pionniers de cette approche sont notamment Dirac, Bergmann, Arnowitt, Deser, Misner, Wheeler et DeWitt. La gravité quantique à boucles repose sur la reformulation par Abhay Ashtekar en 1986 de la relativité générale en termes de nouvelles variables. Liées à la notion de connexion, ces variables ont permis de simplifier la formulation hamiltonienne de la relativité générale et, ainsi, faciliter les procédures de quantification. Cette « mise en forme » met en évidence le caractère dynamique des équations d’Einstein, puisqu’elle rend compte de l’évolution de la métrique spatiale dans le temps : on parle alors de feuilletage de l’espace-temps.

3Le temps joue un rôle problématique dans les approches canoniques. Cela n’a rien d’étonnant : le temps de la mécanique quantique ou de la théorie quantique des champs et le temps tel qu’il intervient en relativité générale ne sont pas compatibles. En effet, le temps de la mécanique quantique est un temps de nature substantielle. La variable t qui intervient dans l’équation de Schrödinger,


Agrandir Original (png, 1,2k)
est le temps absolu newtonien : paramètre externe et non dynamique.

4En théorie quantique des champs, la situation est similaire puisque le temps absolu est remplacé par l’espace-temps de Minkowski. Cet espace-temps est également de nature substantielle puisqu’il constitue un « background », une plate-forme externe et non dynamique qui n’interagit pas avec les champs en considération.

5Comme on va le voir, cette situation est radicalement différente en relativité générale mais, avant cela, présentons brièvement le débat qui oppose temps relationnel et temps substantiel.

1.2 Espace et temps substantiels vs. espace et temps relationnels2
2 D’après [Rovelli 2004] et [Saint-Ours 2006].
3 Loin de nous l’idée selon laquelle l’univers ne serait composé que de corps matériels au sens stric (...)
4 Le terme de relationnel n’est pas équivalent à celui de relativiste. Par exemple, la théorie de la (...)
6La physique a longtemps été partagée entre deux conceptions radicalement différentes de la nature de l’espace. Selon l’une, l’espace peut être conçu à l’instar d’une arène ou d’une scène accueillant l’ensemble des corps matériels ou, du moins, la catégorie très générale des « objets » peuplant l’univers3. L’espace existe alors en soi et les objets physiques se meuvent dans l’espace. On reconnaît là la figure de l’espace absolu newtonien. Selon l’autre, l’espace est de nature relationnelle. Cela veut dire que le monde est fait d’objets physiques, mais cela ne signifie pas que les corps matériels sont dans le monde, bien au contraire. L’espace n’est rien d’autre que la relation de contiguïté ou de coexistence que les objets entretiennent respectivement. Selon la conception substantielle, il y a dans l’univers deux types d’objets, les corps et l’espace, alors que, selon la conception relationnelle, il n’y a que les entités physiques4.

7 On peut se demander si, à l’instar de l’espace, le temps est de nature substantielle ou de nature relationnelle. Le temps absolu newtonien est l’archétype d’une conception substantielle : il n’est pas affecté par les événements et constitue, telle une grande horloge universelle, le cadre objectif du devenir des entités physiques. Parce qu’il s’écoule uniformément, il est de nature homogène. C’est cet écoulement uniforme qui permet de rendre compte objectivement et sans faillir d’un mouvement ou d’une évolution qui se déroule en son sein. En outre, la possibilité d’un temps vide est réelle : l’ensemble des mouvements de l’univers pourrait cesser, le temps newtonien serait théoriquement l’outil qui permettrait de préciser combien de temps cette absence de changement a duré. Comme on le sait, Leibniz a élaboré sa théorie relationnelle de l’espace et du temps à l’encontre des conceptions spatio-temporelles de Newton. Selon Leibniz, l’espace et le temps ne sont que des relations. L’espace est l’ordre des coexistants et le temps est l’ordre des successions. L’espace et le temps n’ont pas de valeur ontologique mais une valeur logique : celle d’une relation d’ordre.

8Par ailleurs, il apparaît que les éléments substantiels d’une théorie physique sont ses caractères non dynamiques. En d’autres termes, l’opposition substantiel/relationnel renvoie très largement à l’opposition statique/dynamique. Par dynamique, il faut entendre les éléments d’une théorie physique déterminés par des lois et par statique, la proposition contraire.

1.3 Temps local et temps global
5  À l’instar de [Stachel 2005].
9La distinction entre deux types de changement conduit à mettre en évidence deux conceptions du temps5 : l’une locale et l’autre globale. En effet, il faut distinguer entre le changement de position d’un corps dans l’espace au cours d’un certain intervalle de temps, autrement dit le mouvement, et le changement qualitatif ou quantitatif, au cours du temps, des propriétés d’un corps qui demeure immobile pour une certaine classe de référentiels.

10Le mouvement conduit à la notion de temps global puisqu’il implique l’idée de différents lieux ou positions du corps et ce, à différents instants ou moments du temps, tandis que le changement de propriétés conduit à l’idée d’un temps local puisqu’il ne fait pas intervenir de déplacements dans l’espace.

11Le temps newtonien assimile temps local et temps global : c’est le temps absolu ou universel dont l’image nous est donnée par l’idée d’un grand horloger cosmique. Pour le dire de façon plus pragmatique, des horloges initialement synchronisées puis dispersées dans tout l’espace donneront toutes les mêmes indications. Or c’est précisément cela qui va être contesté par Einstein et d’autres et, ainsi, conduire en 1905 au remplacement de la cinématique newtonienne par la chronogéométrie des transformations de Lorentz.

12En relativité restreinte, du fait de la relativité de la simultanéité, le temps global — qui sert à rendre compte d’événements se produisant à une certaine distance l’un de l’autre — est relatif au choix du référentiel inertiel. À la question : « Les lampes se sont-elles allumées en même temps ? », le relativiste répond : « Cela dépend du référentiel dans lequel vous vous placez. »

13Quant au temps local, c’est le temps propre qui dépend du trajet dans l’espace-temps. Les lignes d’univers qui partent d’un point de l’espace-temps pour aller à un autre sont nombreuses. Or, du fait de la géométrie hyperbolique caractéristique de l’espace-temps minkowskien, le temps propre entre deux événements pris le long d’une ligne d’univers courbe est inférieur au temps propre entre les deux mêmes événements mesuré le long d’une ligne d’univers droite. Cela explique que, dans l’expérience de pensée du voyageur de Langevin ou pseudo-paradoxe des jumeaux, le jumeau voyageur est plus jeune, au terme de son aller-retour dans l’espace, que le jumeau sédentaire (cf. [Boratav & Kerner 1991] et [Luminet 1994]).

6 En relativité restreinte, c’est l’invariant des transformations de Lorentz qui détermine a priori l (...)
14La relativité restreinte dissocie donc temps local et temps global. Cependant, l’espace-temps newtonien et l’espace-temps minkowskien ont en commun la présence d’une trame de fond : espace et temps absolus en méca­nique classique, espace-temps en relativité restreinte6. En d’autres termes, ces deux théories reposent sur une démarcation claire et nette entre cinématique et dynamique.

1.4 Le problème du temps
7 Pour une présentation détaillée de la notion de covariance, cf. [Lachièze-Rey 2003, 2008] et [Barra (...)
15En relativité générale, la situation est radicalement différente puisqu’en raison du principe de covariance généralisée — qui manifeste l’indifférence de la théorie au choix des coordonnées7 — la théorie d’Einstein ne possède pas de variables que l’on puisse naturellement identifier au temps. Manifestement, cela contredit la théorie quantique puisque cette dernière repose sur une figure bien particulière du temps, en l’occurrence le temps newtonien. En d’autres termes, la variable t qui apparaît dans l’équation de Schrôdinger est en contradiction flagrante avec la covariance de la relativité générale.

16Que se passe-t-il en gravitation quantique canonique ? L’équation de base de la géométrodynamique est l’équation de Wheeler-DeWitt (WDW). Or cette équation d’évolution ne contient pas de variable temps. Cette caractéristique inhabituelle et pour le moins étonnante est l’une des facettes de ce qu’il est convenu d’appeler le problème du temps en gravité quantique : la principale équation dynamique est une équation qui ne prend pas en compte l’évolution dans le temps. C’est d’ailleurs la condition de covariance, appliquée aux équations d’évolution de la gravitation quantique, qui conduit à cette atemporalité :

Point commun à toutes les approches canoniques conventionnelles de la gravitation quantique, sa formulation dépend directement d’une description tridimensionnelle plutôt que d’une description spatio-temporelle plus globale. Comme nous l’avons vu, la partie tridimensionnelle du problème de « covariance générale » est bien prise en compte par les états de boucles ou de réseaux de spins, mais l’extension à une covariance générale pour tout l’espace quadridimensionnel ouvre une véritable « boîte de Pandore ». [... ] La difficulté est liée à la manière dont l’évolution temporelle, conformément à l’équation d’Einstein, peut être exprimée dans un formalisme quadridimensionnel généralement covariant. La question est en rapport avec ce que l’on appelle « le problème du temps » en gravitation quantique (ou, parfois, le « problème du temps figé ».) En relativité générale, il est impossible de distinguer l’évolution temporelle d’un simple changement de coordonnées (c’est-à-dire du simple remplacement de la coordonnée temps par une autre). Un formalisme généralement covariant devant être aveugle à de tels changements de coordonnées, le concept de l’évolution tem­porelle devient profondément problématique. » [Penrose 2004, 918]

1.5 Parménidiens vs héraclitéens
8 “The quantum universe is static. Nothing happens; there is being but no be-
coming. The flow of time (...)
17Cette situation a conduit certains auteurs à affirmer le caractère parménidien de l’espace-temps quantique. Le plus illustre représentant de cette tradi­tion est Julian Barbour qui a construit une théorie machienne de la géométro-dynamique destinée à mettre en évidence le caractère illusoire du devenir et qui affirme qu’au niveau de l’échelle de Planck il n’y a ni temps, ni changement. Barbour soutient que la gravitation quantique décrit un univers statique8 pour lequel l’équation de WDW donne les probabilités relatives de toutes les confi­gurations tridimensionnelles possibles de l’univers.

9 “Attempts to quantize general relativity encounters an odd problem. The Hamiltonian that normally g (...)
10 “There are two kinds of people in quantum gravity. Those who think that timelessness is the most be (...)
18Bon nombre de physiciens9 se sont fortement opposés à de telles théories au nom d’une croyance naïvement héraclitéenne au caractère irréductiblement temporel de la réalité. Peut-on, à l’instar de Fotini Markopoulou10, refuser cette atemporalité de la gravitation quantique en affirmant qu’elle contredit notre expérience immédiate ?

19  Au cœur de cette opposition est la question de savoir si l’on a besoin d’un concept de temps pour rendre compte des notions d’évolution, de changement, ou encore de variation. Les choses peuvent-elles varier, évoluer ou encore changer sans temps posé a priori ? Comme on va tenter de le montrer, l’évidence à l’œuvre autour de nous dans la nature n’est pas comme l’affirment Markopoulou et Dreyer celle du temps, mais celle du changement sous toutes ses formes, autrement dit celle du devenir. Dreyer, Kuchar et Markopoulou semblent dire que, sans temps, changement, évolution ou encore variation sont impensables. De deux choses l’une : soit le temps est la même chose que le changement et, en effet, il est problématique d’avoir une équation d’évolution qui dit que le temps n’existe pas, soit le temps est autre chose que le changement, et alors il n’est pas conceptuellement incohérent d’avoir du changement sans temps. Autrement dit, l’absence de temps n’implique pas ipso facto l’impossibilité de penser le changement.

2 Physique sans temps
2.1 Cinématique et dynamique en relativité générale
20Comme on l’a vu, aussi bien la physique newtonienne que la relativité restreinte reposent sur une distinction nette entre cinématique et dynamique. Or c’est précisément cela qui disparaît avec la relativité générale. En effet, en relativité générale, la structure d’espace-temps devient dynamique : elle n’est plus fixée a priori mais devient dépendante des différents processus physiques. Cette interdépendance entre la métrique et le contenu matériel de l’univers rend intenable la distinction faite, en physique classique, entre cinématique et dynamique. On parle alors de « background independence », indépendance de fond ou encore absence de trame de fond. Cette caractéristique de la relativité générale est, pour beaucoup, bien plus fondamentale que la révolution apportée par la relativité restreinte qui — rappelons-le une dernière fois — dépend d’une trame de fond non dynamique qui détermine a priori la localisation spatio­temporelle.

11 La notion d’invariance par difféomorphisme (actif) permet de se conformer aussi bien à l’exigence d (...)
21Ce point est bien évidemment lié au problème qu’a eu Einstein avec la question de la signification des coordonnées : ces dernières n’ont pas de signification physique, c’est-à-dire qu’elles ne repèrent pas de points particuliers de l’espace ou de l’espace-temps. Ce n’est qu’une fois équipées d’une métrique, que les distances entre points prennent sens. Cependant, il y a plus dans la notion de « backgound independence » que dans la notion de covariance généralisée. Tout d’abord, il faut remarquer que l’exigence de covariance est à elle seule une exigence triviale : il est tout à fait possible de reformuler de façon co­variante, i.e. au moyen de coordonnées arbitraires d’espace et de temps, aussi bien la physique newtonienne que la relativité restreinte. La « background in­dependence » est plus exigeante puisqu’elle interdit les structures a priori, sta­tiques, absolues ou substantielles, autrement dit les structures indépendantes des processus physiques. Techniquement, l’indépendance de fond est réalisée par l’intermédiaire de la notion d’invariance par difféomorphisme actif11.

22Avant d’en venir à la façon dont l’évolution est prise en compte et calculée en relativité générale, examinons l’idée d’Einstein selon laquelle espace-temps et champ gravitationnel sont une seule et même chose. Elle peut s’interpréter de deux façons. La première, la plus répandue, peut s’énoncer comme suit : l’espace-temps est courbe et la gravitation est un effet de cette courbure. La deuxième est celle de bon nombre de relativistes et de théoriciens de la gravitation quantique pour qui, plutôt que de voir la gravitation comme une conséquence de la courbure de l’espace-temps, il est plus intéressant — notamment dans le cadre d’une perspective relationnelle — d’admettre que la relativité générale consacre la disparition de l’espace-temps en tant qu’entité, et ce, au profit du champ gravitationnel. L’univers physique n’est pas peuplé de champs et de particules dans l’espace-temps, il est peuplé de champs et de particules.

12 Là encore, il faut se rappeler de l’intuition d’Einstein selon laquelle ce qui est réel ce ne sont (...)
23 Venons-en maintenant à la notion d’évolution. Que devient-elle dans un contexte « background independent » ? Comment penser une évolution sans espace et sans temps posés a priori ? On comprend bien que la dynamique ne peut plus être exprimée de façon usuelle, relativement à une structure absolue, mais cela n’implique pas que la relativité générale rende caduque toute évolution ou dynamique. Il a fallu tout le travail de Bergmann, Komar, DeWitt, Wheeler, Barbour, Stachel et plus récemment d’Ashtekar, de Rovelli ou de Smolin pour comprendre qu’en relativité générale la localisation spatio­temporelle ne se fait pas relativement à une trame de fond inerte mais rela-tionnellement12 :

Thus, a general relativistic theory does not deal with values of dynamical quantities at given spacetime points : it deals with values of dynamical quantities at “where” ’s and “when” ’s determined by other dynamical quantities. [Rovelli 2007, 1310]

24La relativité générale décrit le mouvement des différents objets les uns par rapport aux autres et non relativement à l’espace-temps :

Objects do not move with respect to space-time, nor with respect to anything external : they move in relation to one another. General relativity describes the relative motion of dynamical entities (fields, fluids, particles, planets, stars, galaxies) in relation to one another. [Rovelli 1999, 215]

25 L’espace et le temps sont de nature relationnelle. Nous n’habitons pas l’espace et nous n’évoluons pas dans ou selon le temps :

The time along which dynamics develops is discarded from general relativity, as well as the space in which dynamics takes place. [Rovelli 1999, 212]

2.2 La dynamique atemporelle de la relativité générale
13 Plus précisément, en termes de corrélations d’observables partielles. Sur la distinction entre obse (...)
26Toute une partie du travail de Carlo Rovelli a visé à montrer que, en relativité générale, ce n’est jamais l’évolution selon un certain temps t qui est mesurée, c’est l’évolution relative de variables dynamiques. Ce qui relève du changement en général est décrit non pas en termes d’évolution dans le temps mais en termes de corrélations de variables dynamiques13:

In classical GR, there is no meaning to R(t). There is no meaning to the value of the radius of the universe at some coordinate time t. What is meaningful is, say, the radius R’ of the universe when a given supernovae explodes. This quantity R’ is well defined, and—in principle—we can ask for its value in quantum gravity. The observables of general relativity are the relative (spatial and temporal) positions (contiguity) of the various dynamical entities in the theory, in relation to one another. Localization is only relational within the theory. This is the relational core of general relativity ; almost a homage to its Leibnizian lineage. [Rovelli 1999, 216]

27 Ce caractère relationnel de l’évolution a conduit Carlo Rovelli à l’élabora­tion d’un formalisme susceptible d’élargir cette « physique sans temps » aussi bien à la mécanique classique qu’à la mécanique quantique. L’un des intérêts de ce formalisme, c’est qu’il est cohérent avec les aspects les plus pratiques de la mesure du temps. En effet, on ne mesure jamais le temps, on mesure bien plutôt les oscillations d’un pendule, les vibrations d’un cristal de quartz, l’écoulement d’un sablier ou encore la combustion d’une bougie. Nos mesures d’évolution sont toujours des corrélations de variables dynamiques. Par exemple, quand j’affirme — montre à l’appui — que mon pendule a réalisé vingt-cinq allers-retours en une minute, je ne fais que corréler deux variables dynamiques entre elles : le parcours de ma trotteuse sur 360 degrés et les oscillations plus ou moins périodiques dudit pendule.

28 Ce formalisme relationnel est équivalent, en ce qui concerne la mécanique classique, au formalisme newtonien de l’évolution. En d’autres termes, les me­sures relationnelles que l’on obtient, a(b) ,b(c), c(d), sont équivalentes à des mesures d’évolution dans le temps : a(t),b(t),c(t),... D’où l’idée de voir, dans un cadre général, la mécanique comme une théorie relationnelle entre observables partielles. Dans cette perspective, la mécanique newtonienne est la limite classique de cette théorie plus générale dans laquelle une observable partielle acquiert le statut de variable indépendante. En effet, aux échelles qui sont les nôtres, quand je compare mes corrélations entre elles, je constate aisément qu’il m’est tout aussi possible d’exprimer l’évolution de mes variables en fonction d’un certain paramètre externe et non dynamique, en l’occurrence ici une figure plus ou moins proche du temps newtonien.

29 Carlo Rovelli soutient par ailleurs que cette équivalence entre des mesures relationnelles de l’évolution et des mesures d’évolution relativement au temps ne vaut qu’à une certaine échelle et disparaît au niveau de l’échelle de Planck :

14 Pour bien comprendre pourquoi la situation est encore plus radicale en gravité quantique qu’en rela (...)
In particular, it gives us confidence that to assume the exis­tence of the unobservable physical quantity t is a useful and reasonable thing to do. Simply : the usefulness of this as­sumption is lost in quantum gravity. The theory allows us to calculate the relations between observable quantities, such as A(B),B(C’),A(T1),T1(A),..., which is what we see. But it does not give us the evolution of these observable quantities in terms of an observable t, as Newton’s theory and special relativity do. In a sense, this simply means that there is no good clocks at the Planck scale. [Rovelli 2004, 30]14

15 C’est l’hypothèse du temps thermique ou « thermal time ».
16 Sur le rapport temps mécanique/temps thermodynamique, leur coïncidence en physique newtonienne et l (...)
30 Cette absence de temps au niveau fondamental, plus exactement cette ab­sence de bonnes horloges au niveau de l’échelle de Planck, a conduit Carlo Rovelli et Alain Connes à explorer les mécanismes de son émergence15. Ce qui ressort de ce travail, c’est que la disparition du temps est avant tout une disparition du temps mécanique car aussi bien en relativité générale que, semble-t-il, en gravité quantique, il demeure possible de construire un temps thermique ou thermodynamique16.

3 Incidences philosophiques
17 Ou, pour parler comme Merleau-Ponty, à la suite de London et Bauer, on peut se demander à quelles « (...)
31L’originalité de la gravité quantique consiste à prendre au sérieux la révo­lution conceptuelle inaugurée par la relativité générale quant à nos conceptions de l’espace et du temps. Ce que recherchent les théoriciens des boucles, c’est la signification physique d’une théorie quantique de la gravitation indépendante du fond. Quelle en est l’éventuelle portée philosophique17 ? Comme on va tenter de le mettre en évidence, il se dégage de cette théorie l’idée selon laquelle l’espace et le temps ne sont pas les contenants inertes du devenir et de la localisation.

3.1 Le temps est-il le réceptacle inerte du changement ?
32Il est courant d’affirmer que les choses deviennent dans le temps. Le temps est-il le milieu immobile de ce qui se déploie ou l’essence profonde du devenir ? Préexiste-t-il à tout changement, en est-il la structure d’accueil préalable, ou est-ce plutôt le devenir qui lui est antérieur ? Doit-on identifier temps et devenir ou les dissocier et voir dans le temps le réceptacle inerte de l’ensemble de ce qui advient ?

33On trouve l’idée du temps contenant — à travers l’expression « dans le temps » — aussi bien chez Aristote que chez saint Augustin ou Plotin. Elle renvoie à l’une de ses incarnations substantielles qui l’assimile à un milieu homogène accueillant toutes choses.

18 Cf. Critique de la Raison Pure, Première Analogie de l’expérience.
34Les philosophes ont par ailleurs livré des réponses divergentes à cette ques­tion du rapport du temps et du devenir (cf. [Barreau 1988]). Pour Kant, il y a une différence profonde entre temps et devenir. Le temps, inhérent au sujet percevant, n’est pas seulement condition de l’apparaître, il est également le milieu neutre et immobile dans lequel les choses deviennent18. Contre Kant, Hegel va procéder à une identification du temps et du devenir : « ce n’est pas dans le temps que tout naît et périt, mais le temps lui-même est ce devenir » [Hegel 1830, 144].

19 Il est intéressant de croiser cette idée avec le travail de Rovelli-Smerlak évoqué plus haut. La gr (...)
35Par ailleurs, notre usage ordinaire du concept de temps est caractérisé, soulignons-le, par une certaine ambivalence : il renvoie tantôt au devenir, tan­tôt à la structure du devenir. Rémy Lestienne [Lestienne 1985] a suggéré qu’une telle ambiguïté était également présente en physique entre temps mécanique et temps thermodynamique, autrement dit le temps en tant que mesure du changement et ce changement lui-même, caractérisé par l’irréversibilité et dé­couvert ou redécouvert par la thermodynamique avec la notion d’entropie19.

36Dans Réflexions sur le temps, Desanti, à la suite de Husserl, conseille de mettre entre parenthèses le temps objectif des horloges, de s’abstraire et de mettre hors circuit notre usage des calendriers et des emplois du temps. Il explique à son interlocuteur que l’enjeu d’une telle ascèse est d’oublier par­dessus tout :

le sens ordinaire de la préposition “dans” que nous utilisons spon­tanément lorsque nous parlons de notre expérience du temps. C’est même cet usage, tellement ancien, qui devrait faire l’ob­jet de notre examen. Vraiment il serait étrange que ce que nous avons appris à nommer “temps” puisse contenir quoi que ce soit. Et cependant nous disons sans inquiétude : “C’est dans le temps que tout se passe.” Or ce qui se passe “dans” le temps n’y demeure pas comme en un lieu. [Desanti 1992, 104]

20 Chez Bergson, les choses ne deviennent pas ou ne passent pas dans le temps précisément parce que le (...)
37Et Desanti d’expliquer que la phénoménologie a pour tâche, lorsqu’elle s’attelle à la question du temps, de défaire cette conception ordinaire du temps comme demeure ou comme lieu de ce qui passe, change ou se déroule. Dire du temps qu’il est ce dans quoi les choses passent, c’est, implicitement ou non, faire de lui un contenant, un réceptacle, ou encore un milieu homogène. C’est précisément à une telle conception que s’opposent les philosophies de Bergson20, de Husserl ou de Heidegger (cf. [Dastur 1990, 16]).

21 Comme par exemple la réversibilité du temps. Il a beaucoup été question dans les rapports de Bergso (...)
38Or il est notable que ces trois penseurs, tout en dénonçant cette conception du temps comme réceptacle, voient, chacun à sa façon, dans la physique, la discipline ayant inventé, développé et même réifié — pour en tirer à leurs yeux des conséquences métaphysiques inaceptables21 — cette même conception du temps qu’ils dénoncent. Comme si, par ailleurs, la physique était prisonnière de façon congénitale de cette conception du temps pensé et appréhendé comme milieu homogène, déterminée par essence à ne jamais pouvoir en sortir et condamnée à devoir en déployer les diverses figures de Newton jusqu’à Einstein et au-delà.

39C’est pourtant au sein même du temps objectif qu’un tel questionnement se fait aujourd’hui entendre. Nul besoin donc de suspendre et de mettre entre parenthèses les acquis de la mesure : c’est au sein de la physique, au travers de la relativité générale et de sa problématique unification avec la théorie quan-tique, qu’un tel rapport est à nouveau interrogé comme tel. Et ce qu’énonce la relativité générale c’est qu’il n’y a pas de sens à affirmer que le temps est la trame de fond qui permette de rendre compte du devenir, du changement ou de l’évolution.

40Peut-on pour autant, à l’instar de Hegel, identifier temps et devenir ? Le temps n’est-il rien d’autre que le changement ? Avant de répondre par la né­gative à cette question et de proposer en conséquence une troisième option, venons-en à la distinction opérée par Lautman entre le temps comme dimen­sion et le temps comme variation.

3.2. Du temps comme dimension au temps comme variation
22 Sur cette distinction à l’œuvre dans la théorie des équations aux dérivées partielles et son lien a (...)
41Dans un texte publié en 1946 [Lautman 1946], consacré au problème du temps, Lautman explique la nécessité de distinguer en physique le temps-paramètre du temps-coordonnée22. Soient les trois énoncés suivants : « le temps s’écoule toujours dans le même sens » ; « les objets matériels persistent au cours du temps » ; « les grandeurs qui caractérisent les systèmes dynamiques varient en fonction du temps ». Les deux premières propositions renvoient à l’idée d’un temps-dimension, ou temps-coordonnée, alors que la troisième renvoie à l’idée d’un temps-paramètre ou temps-variation.

42Il faut se garder, nous dit Lautman, d’identifier le paramètre temps, qui intervient dans l’énoncé des lois de la nature — simple facteur d’évolution — au temps irréversible de la durée des choses. Il ajoute d’ailleurs que l’évolu­tion d’un système pourrait parfaitement être étudiée en fonction d’une autre grandeur prise comme variable indépendante.

43Si la physique classique fut légitimement amenée à identifier temps-paramètre et temps-dimension (cf. [Paty 1998]), il semble au contraire que la relativité générale conduise à l’abandon d’une conception du temps conçu comme dimension, au profit du temps conçu comme variation.

23 On peut se demander si cette variation pure implique l’absence de phénomènes périodiques ?
24 Sur le sens et la portée du concept de variation pure chez Deleuze et Guattari, cf. [Rosanvallon & (...)
44À la lumière de cette distinction, la position défendue par Rovelli est celle d’une variation pure au niveau de l’échelle de Planck23. L’absence de bonnes horloges au niveau fondamental, décrite par des corrélations de variables dynamiques — desquelles ne peut émerger de variable externe et indépendante — peut alors s’interpréter comme étant du changement sans temps ou encore de la variation pure 24.

3.3. Le temps comme régime du devenir
45Le temps, que ce soit dans son acception familière ou tel qu’on le trouve en physique, fait notamment intervenir dans sa caractérisation les notions de changement et d’évolution, de mémoire, de flux et d’écoulement, de présent, de passé, de futur, d’instant(s), d’irréversibilité et de direction, de durée, de simultanéité, de chronologie, de causalité, de continuité, de dimension et, enfin, de paramétrage et de périodicité. Or ces diverses propriétés ne s’agrègent pas univoquement pour former la notion de temps. Si ces attributs se conjuguent pour constituer la tessiture du concept de temps, c’est selon des modalités for­tement hétérogènes les unes aux autres. Il est rare de retrouver intégralement l’ensemble de ces déterminations subsumé dans un concept général de temps. Il semble en conséquence plus pertinent de parler de figures du temps, chacune se caractérisant par sa capacité à plus ou moins élaguer dans le vaste ensemble de traits propres à la temporalité. Par exemple, la propriété d’irréversibilité — absente du temps de la mécanique classique — détermine puissamment aussi bien le temps thermodynamique que la notion de temporalité telle qu’elle intervient dans bon nombre de systèmes philosophiques qui font du temps vécu par la conscience une réalité fondamentale.

25 "Physics must be recast on a new foundation in which change is the measure of time, not time the me (...)
46Ce travail nous a conduit à l’examen de deux figures aux propriétés hétérogènes : d’abord, le temps tel qu’il apparaît à nos échelles et qui est improprement recouvert par le temps newtonien ; ensuite, cette figure de la variation pure au niveau de l’échelle de Planck. Il n’y a pas de contradiction entre ces deux incarnations si l’on accepte, à l’instar de Mach, que le temps surgit ou émerge comme syntaxe du changement. Si le temps est une abstraction à laquelle on parvient par la considération du mouvement des choses, alors c’est peut-être parce que temps et changement entretiennent des rapports qui se déterminent selon les échelles. Remarquons pour conclure qu’une telle conjecture conduirait à l’inversion de la définition bien connue du Livre IV de la Physique d’Aristote, à savoir le changement comme mesure du temps et non l’inverse 25. Elle permettrait également de rendre raison à l’idée de bon nombre de physiciens selon laquelle le temps est défini par ce que mesurent les horloges.

Haut de page
Bibliographie

Des DOI (Digital Object Identifier) sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil d'annotation bibliographique d'OpenEdition.
Les utilisateurs des institutions abonnées à l'un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent télécharger les références bibliographiques pour lesquelles Bilbo a trouvé un DOI.
Ashtekar, Aßhay (éd.)
— 2005, 100 Years of Relativity. Space-Time Structure : Einstein and Beyond, Singapour : World Scientific.

Ashtekar, Aßhay & Stachel, John (éd.)
— 1991, Conceptual Problems of Quantum Gravity, Bale : Birkhäuser.

Baez, John C.
— 2001, Higher-dimensional algebra and Planck scale physics, dans [Callender & Huggett 2001], Cambridge : Cambridge University Press, 177-195.
DOI : 10.1017/CBO9780511612909.009

Balibar, Françoise & Toncelli, Raffaella
— 2008, Einstein, Newton, Poincaré. Une histoire de principes, Paris : Belin.

Barbour, Julian
— 1999, The End of Time. The next revolution in our understanding of the universe, Londres : Phoenix, 2004. 2008 The nature of time.
URL www.fqxi.org/community/essay/winners/2008.1.

Barrau, Aurélien & Grain, Julien
— 2011, Relativité générale, Paris : Dunod.

Barrau, Aurélien & Parrochia, Daniel (éd.)
— 2010, Forme et origine de l’Univers. Regards philosophiques sur la cosmologie, Paris : Dunod.

Barreau, Hervé
— 1988, Temps et devenir, Revue philosophique de Louvain, 86, 5-36.
DOI : 10.2143/RPL.86.1.2013531

Bergson, Henri
— 1907, L’Evolution créatrice, Paris : Presses Universitaires de France, édité par Frédéric Worms et Arnaud François, 2007.
— 1923, Durée et simultanéité, Paris : Presses Universitaires de France, édité par Frédéric Worms et Élie During, 2009.
— 1934, La Pensée et le Mouvant, Paris : Presses Universitaires de France, édité par Frédéric Worms, Arnaud Bouaniche, Anthony Feneuil, Arnaud François, Frédéric Fruteau de Laclos, Stéphane Madelrieux, Claire Marin et Ghislain Waterlo, 2009.
DOI : 10.5962/bhl.title.30890

Boratav, Murat & Kerner, Ryszard
— 1991, Relativité, Paris : Ellipses.

Butterfield, Jeremy & Earman, John (éd.)
— 2007, Philosophy of Physics, Amsterdam : Elsevier.

Callender, Craig & Huggett, Nick (éd.)
— 2001, Physics meets Philosophy at the Planck scale, Cambridge : Cambridge University Press.
DOI : 10.1017/CBO9780511612909

Cao, Tian Yu (éd.)
— 1999, Conceptual Foundations of Quantum Field Theory, Cambridge : Cambridge University Press.
DOI : 10.1017/CBO9780511470813

Chenet, François
— 2000, Le Temps. Temps cosmique, temps vécu, Paris : Armand Colin.

Dastur, Françoise
— 1990, Heidegger et la question du temps, Paris : Presses Universitaires de France, 1994.

Desanti, Jean-Toussaint
— 1992, Variations philosophiques I, Conversations avec Dominique-Antoine Grisoni, Paris : Grasset.

Dieks, Dennis (éd.)
— 2006, The Ontology of Spacetime, Amsterdam : Elsevier.
— 2008, The Ontology of Spacetime II, Amsterdam : Elsevier.

Dreyer, Olaf
— 2008, Time is not the problem.
URL www.fqxi.org/community/essay/winners/2008.1.

During, Élie
— 2011, Bergson et Einstein : la querelle du temps, Paris : Presses Universitaires de France.

During, Élie & Lévy-Leblond, Jean-Marc
— 2009, Les découvertes philosophiques négatives de la physique contempo­raine, dans Histoire de la philosophie, édité par Pradeau, J.-F., Paris : Le Seuil.

Evans, Peter W.
— 2010, Relativistic constraints for a naturalistic metaphysics of time.
arXiv :1011.2285v1[physics.hist-ph].

Fauser, Bertfried, Tolksdorf, Jürgen & Zeidler, Eberhard
— 2007, Quantum Gravity. Mathematical Models and Experimental Bounds, Bâle : Birkhäuser.
DOI : 10.1007/978-3-7643-7978-0

Flament, Dominique
— 1998, Dimension, dimensions I, Paris : Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme.

Giulini, Domenico
— 2007, Remarks on the notions of general covariance and background independence, dans Approaches to Fundamental Physics, édité par Stamatescu, Ion-Olimpiu & Seiler, Erhard, Berlin : Springer, 105-120.
DOI : 10.1007/978-3-540-71117-9_6

Hegel, Georg Wilhelm Friedrich
— 1830, Encyclopédie des sciences philosophiques, Paris : Vrin, traduction française Jacques Gibelin, 1970.

Jammer, Max
— 1993, Concepts d’espace, Paris : Vrin, traduction française Laurent Mayet et Ivahn Smadja, 2008.

Kiefer, Claus
— 2007, Quantum gravity. A short overview, dans Quantum Gravity Mathematical Models and Experimental Bounds, édité par Fauser, Bertfried, Tolksdorf, Jürgen & Zeidler, Eberhard, Bâle : Birkhäuser, 1-13.

Klein, Étienne & Spiro, Michel
— 1994, Le temps et sa flèche, Paris : Flammarion, 1996.

Lachièze-Rey, Marc
— 2003, Au-delà de l’espace et du temps. La nouvelle physique, Paris : Le Pommier, 2008.
— 2008, Postface, dans [Jammer 1993], Paris : Vrin, 275-278.

Lautman, Albert
— 1946, Les mathématiques, les idées et le réel physique, Paris : Vrin, 2006.

Lestienne, Rémy
— 1985, L’espace perdu et le temps retrouvé, Communications, 41(1), 5-26.
DOI : 10.3406/comm.1985.1606

Luminet, Jean-Pierre
— 1994, Matière, Espace, Temps, dans Le Temps et sa flèche, édité par Klein, Étienne & Spiro, Michel, Flammarion, 59-80.

Markopoulou, Fotini
— 2008, Space does not exist, so time can.
URL www.fqxi.org/community/essay/winners/2008.1.

Martinetti, Pierre & Rovelli, Carlo
— 2003, Diamonds’s Temperature : Unruh effect for bounded trajectories and thermal time hypothesis.
arXiv :0212074v4[gr-qc].
DOI : 10.1088/0264-9381/20/22/015

Paty, Michel
— 1998, Les trois dimensions de l’espace et les quatre dimensions de l’espace-temps, dans [Flament 1998], Fondation Maison des Sciences de l’Homme, 87-112.

Penrose, Roger
— 2004, A la découverte des lois de l’Univers. La prodigieuse histoire des mathématiques et de la physique, Paris : Odile Jacob, traduction française Céline Laroche, 2007.

Riokles, Dean
— 2008, Symmetry, Structure and Spacetime, Amsterdam : Elsevier.
DOI : 10.1016/S1871-1774(07)03001-X

Rosanvallon, Jérôme & Preteseille, Benoît
— 2009, Deleuze & Guattari à vitesse infini, Paris : Ollendorff & Desseins.

Rovelli, Carlo
— 1999, ’Localization’ in quantum field theory : how much of qft is compatible with what we know about space-time ?, dans [Cao 1999], Cambridge : Cambridge University Press, 207-232.
— 2001, Quantum spacetime : what do we know ?, dans Physics meets Philosophy at the Planck scale, édité par Callender, Nick, Craig et Huggett, Cambridge : Cambridge University Press, 101-122.
— 2002, Partial observables. arXiv :0110035v3[gr-qc].
— 2004, Quantum Gravity, Cambridge : Cambridge University Press.
— 2007, Quantum gravity, dans Philosophy of Physics, édité par Butterfield, Jeremy & Earman, John, Amsterdam : Elsevier, 1287-1329.
— 2008, Forget time.
URL www.fqxi.org/community/essay/winners/2008.1.

Rovelli, Carlo & Smerlak, Matteo
— 2010, Thermal time and the Tolman-Ehrenfest effect : temperature as the “speed of time”.
arXiv :10052985v3[gr-qc].

Saint-Ours, Alexis de
— 2006, Des forces aux champs : l’exemple de la gravitation, TLE, 24, 23-38.
— 2008, Time and relation in quantum gravity, dans [Dieks 2008], Amsterdam : Elsevier.
— 2008a, The rediscovery of time through its disappearance.
URL www.fqxi.org/community/essay/winners/2008.1.

Seiler, Erhard & Stamatescu, Ion-Olimpiu
— 2007, Approaches to Fundamental Physics, Berlin : Springer.

Smadja, Ivahn
— 2008, Réalisme et théories physiques, Caen : Presses Universitaires de Caen.

Stachel, John
— 2005, Development of the concepts of space, time and space-time, dans [Ashtekar 2005], Singapour : World Scientific, 3-36.
DOI : 10.1142/9789812700988_0001

Szczeciniarz, Jean-Jacques
— 2008, Quelle réalité physique l’élaboration théorique mathématique permet-elle de discerner ? À partir de l’article de Hadamard : « Comment je n’ai pas découvert la relativité », dans [Smadja 2008], Caen : Presses Universitaires de Caen, 193-223.

Haut de page
Notes

1 Nous suivons a l’identique Claus Kiefer: "Concerning now the attempt to con­struct a full quantum theory of gravity, the question arises: What are the main approaches? In brief, one can distinguish between
- Quantum general relativity: The most straightforward attempt, both concep­tually and historically, is the application of ’quantization rules’ to classical general relativity. This approach can be divided further into
 - Covariant approaches: These are approaches that employ four-dimensional covariance at some stage of the formalism. Examples include perturbation theory, effective field theories, renormalization-group approaches, and path integral methods.
 - Canonical approaches: Here one makes use of a Hamiltonian formalism and identifies appropriate canonical variables and conjugate momenta. Examples include quantum geometrodynamics and loop quantum gravity.
- String theory (M-theory): This is the main approach to construct a unifying quantum framework of all interactions. The quantum aspect of the gravitational field only emerges in a certain limit in which the different interactions can be distinguished.
- Other fundamental approaches such as a direct quantization of topology, or the theory of causal sets" [Kiefer 2007, 4].
2 D’après [Rovelli 2004] et [Saint-Ours 2006].
3 Loin de nous l’idée selon laquelle l’univers ne serait composé que de corps matériels au sens strict. Par objet, nous renvoyons à l’ensemble des « entités » physiques susceptibles de peupler le monde : corps, champs, cordes, etc., cf. [Rovelli 2004].
4 Le terme de relationnel n’est pas équivalent à celui de relativiste. Par exemple, la théorie de la relativité restreinte n’est pas une théorie relationnelle de l’espace et du temps.
5 À l’instar de [Stachel 2005].
6 En relativité restreinte, c’est l’invariant des transformations de Lorentz qui détermine a priori la mesure de distances spatiotemporelles entre deux événements : ds2 = c2dt2 - dx2 - dy2 - dz2.
7 Pour une présentation détaillée de la notion de covariance, cf. [Lachièze-Rey 2003, 2008] et [Barrau & Grain 2011].
8 “The quantum universe is static. Nothing happens; there is being but no be-
coming. The flow of time and motion are illusions” [Barbour 2008, 2].
9 “Attempts to quantize general relativity encounters an odd problem. The Hamiltonian that normally generates time evolution vanishes in the case of general relativity as a result of diffeomorphism invariance. The theory seems to be saying that time does not exist. The most obvious feature of our world, namely that time seems to progress and that the world changes accordingly becomes a problem in this presumably fundamental theory” [Dreyer 2008, 1. C’est nous qui soulignons].
Cf. également, ce dialogue entre DeWitt et Kuchař: “DeWitt: you want a ”time“. You want to see something evolve. Kuchar: I do not want to see things evolving. I see things evolving and I want to explain why I see them evolving.” [Ashtekar & Stachel 1991, 171].
10 “There are two kinds of people in quantum gravity. Those who think that timelessness is the most beautiful and deepest insight in general relativity, if not modern science, and those who simply cannot comprehend what timelessness can mean and see evidence for time in everything in nature” [Markopoulou 2008, 1].
11 La notion d’invariance par difféomorphisme (actif) permet de se conformer aussi bien à l’exigence de covariance généralisée qu’à l’interdit quant à tous types de struc­tures absolues. Cf. [Rovelli 2004, 2.2] et [Giulini 2007].
12 Là encore, il faut se rappeler de l’intuition d’Einstein selon laquelle ce qui est réel ce ne sont pas les coordonnées mais les coïncidences d’espace-temps comme le croisement de deux lignes d’univers. Cf. [Balibar & Toncelli 2008, 177—182].
13 Plus précisément, en termes de corrélations d’observables partielles. Sur la distinction entre observable partielle et observable complète, cf. [Rovelli 2002].
14 Pour bien comprendre pourquoi la situation est encore plus radicale en gravité quantique qu’en relativité générale, il faut ajouter que, en relativité générale, quand bien même il n’existe pas de variables privilégiées pour exprimer la dynamique, il n’en demeure pas moins qu’à une solution des équations d’Einstein, correspond un espace-temps bien défini et ce à la différence de la gravité quantique où l’espace-temps disparaît de la même façon que la notion de trajectoire en mécanique quantique. Cf. [Rovelli 2004, 31].
15 C’est l’hypothèse du temps thermique ou « thermal time ».
16 Sur le rapport temps mécanique/temps thermodynamique, leur coïncidence en physique newtonienne et leur dissociation en relativité générale, cf. [Rovelli & Smerlak 2010].
17 Ou, pour parler comme Merleau-Ponty, à la suite de London et Bauer, on peut se demander à quelles « découvertes philosophiques négatives » est susceptible de nous conduire la gravitation quantique. Sur la portée de cette intuition sur les caté­gories traditionnelles de la substance, de l’élémentarité, de la causalité ou encore de l’individualité, cf. [During & Lévy-Leblond 2009]. On pourrait également, à l’instar de [Evans 2010], parler de contraintes relativistes pesant sur les métaphysiques du temps.
18 Cf. Critique de la Raison Pure, Première Analogie de l’expérience.
19 Il est intéressant de croiser cette idée avec le travail de Rovelli-Smerlak évoqué plus haut. La gravitation quantique réalise-t-elle le dépassement de cette ambiva­lence ?
20 Chez Bergson, les choses ne deviennent pas ou ne passent pas dans le temps précisément parce que le temps n’est pas de l’espace, c’est-à-dire un contenant neutre ou homogène.
21 Comme par exemple la réversibilité du temps. Il a beaucoup été question dans les rapports de Bergson à la relativité de Durée et simultanéité — cf. [During 2011]. Il est également intéressant de souligner que bon nombre d’intuitions bergsoniennes font écho au statut du temps et du changement en relativité générale et en gravitation quantique. Nous nous contenterons d’en énumérer trois :
- Tout d’abord, il y a chez Bergson cette idée — qui n’est pas sans rappeler la background independence — que les choses changent mais qu’elles ne changent pas dans le temps : « Il y a des changements, mais il n’y a pas, sous le chan­gement, de choses qui changent : le changement n’a pas besoin d’un support » [Bergson 1934, 163].
- Par ailleurs, au regard de la spatialisation du temps à l’œuvre en physique et justement critiquée par Bergson, il est indéniable que l’idée de Rovelli d’une physique mettant en œuvre des corrélations de variables dynamiques échappe au travers de la spatialisation. Non seulement les philosophes ont reproché aux physiciens de faire du temps un milieu homogène mais on leur a également reproché — c’est bien évidemment lié — de spatialiser le temps : les mesures de temps sont toujours des mesures d’espace, de longueurs, ce que Bergson appelle des multiplicités quantitatives où la succession est saisie par l’entremise de la juxtaposition.
- Enfin, il nous semble que Rovelli ne renierait pas cette idée de Bergson pour qui ce qui caractérise la science moderne c’est d’avoir érigé le temps en variable indépendante : « la science moderne doit se définir surtout par son aspiration à prendre le temps c

 
 
 
 

LES ROBOTS INTELLIGENTS ...

 


Les robots intelligents arrivent, menaçant des millions d'emplois


WASHINGTON (AFP) 14.02.2016 - 14:37
Des robots capables d'exécuter quasiment toutes les tâches humaines pourraient menacer des dizaines de millions d'emplois au cours de 30 prochaines années - AFP/Archives
Les progrès réalisés ces cinq dernières années dans l'intelligence artificielle vont permettre de construire des robots, capables d'exécuter quasiment toutes les tâches humaines, menaçant des dizaines de millions d'emplois au cours de 30 prochaines années, s'accordent à prédire des scientifiques.

"Nous approchons du moment où les machines pourront surpasser les humains dans presque toutes les tâches", a prévenu Moshe Vardi, directeur de l'Institute for Information Technology à l'Université Rice au Texas.

"La société doit se pencher sur cette question dès maintenant car si des robots font presque tout ce que nous faisons comme travail, qu'allons nous faire", s'est-il interrogé samedi aux côtés d'autres experts lors de la conférence annuelle de l'American Society for the Advancement of Science (AAAS) réunie à Washington.

Pour le scientifique qui n'exclue pas la fin du travail humain, "la question est de savoir si l'économie mondiale peut s'adapter à un taux de chômage de plus de 50%". Aucune profession n'est à l'abri, pas même les travailleurs du sexe, a-t-il lancé.

L'automatisation et la robotisation ont déjà bouleversé le secteur industriel ces 40 dernières années, dopant la productivité au détriment de l'emploi. Le nombre de création de postes dans le secteur manufacturier a atteint son pic en 1980 aux Etats-Unis et n'a cessé depuis de diminuer, s'accompagnant d'une stagnation des revenus de la classe moyenne, a expliqué Moshe Vardi.

Aujourd'hui on compte plus de 200.000 robots industriels dans le pays et leur nombre continue à augmenter.

La recherche se concentre actuellement sur la capacité de raisonnement des machines et les progrès ces vingt dernières années sont spectaculaires, selon cet expert.

AFP/Archives
© AFP/Archives

Une voiture sans chauffeur au Musée de la Science à Londres le 11 août 2009
"On a toutes les raisons de penser que les progrès des 25 prochaines années seront tout aussi impressionnants", a-t-il ajouté.

Selon lui, 10% des emplois qui nécessitent de conduire un véhicule aux Etats-Unis pourraient disparaitre en raison de l'automatisation de la conduite d'ici vingt-cinq ans.

Bart Selman, professeur de sciences informatiques à l'Université Cornell prévoit quant à lui que "dans les deux ou trois ans (à venir) des machines autonomes (...) feront leur entrée dans la société permettant entre autres la conduite automatisée de voitures et camions mais aussi de contrôler des drones de surveillance".

Cet expert a expliqué que des progrès très importants ont été fait depuis cinq ans notamment dans la vision et l?ouïe artificielles permettant à des robots de voir et d'entendre comme les humains.

- Perte de contrôle des humains -

Le professeur Selman a indiqué que les investissements dans l'intelligence artificielle aux Etats-Unis ont été de loin les plus élevés en 2015 depuis la naissance de ce domaine de recherche il y a cinquante ans, citant Google, Facebook, Microsoft et Tesla, du milliardaire Elon Musk, soulignant que le Pentagone a demandé 19 milliards de dollars pour développer des systèmes d'armement intelligents.

AFP/Archives
© AFP/Archives

Les drones, voitures sans chauffeur et robots de plus en plus perfectionnés pourraient remplacer l'homme et supprimer de nombreux emplois
Ce qui est inquiétant dans ces nouveaux logiciels, s'accordent à dire les experts, c'est leur capacité à synthétiser les données et à exécuter des tâches complexes.

"On peut donc s'interroger sur le niveau d'intelligence que ces robots pourront atteindre et si les humains ne risquent pas un jour de perdre le contrôle", a pointé Bart Selman.

L'astrophysicien britannique Stephen Hawking avait notamment mis en garde contre ce danger expliquant que "les humains sont limités par une évolution biologique lente". "L'intelligence artificielle pourrait se développer d'elle-même à un rythme de plus en plus rapide", avait-il expliqué.

Ces questions ont conduit les scientifiques à envisager l'établissement de règles éthiques pour encadrer le développement de l'intelligence artificielle ainsi que de programmes centrés sur la sécurité.

Elon Musk a lancé en 2014 une initiative de 10 millions de dollars à cette fin, estimant que l'intelligence artificielle était "potentiellement plus dangereuse que le nucléaire".

En 2015, un groupe de personnalités de haut vol, dont Stephen Hawking, Elon Musk et Steve Wozniak, cofondateur d?Apple, avait publié une lettre ouverte plaidant pour "l?interdiction des armes autonomes".

Ils expliquaient que "si une grande puissance développait des armes dotées d'une intelligence artificielle autonome, cela entraînerait une course dangereuse de ce type d?armement".

Pour Wendel Wallach, un éthicien de l'Université Yale, ces dangers nécessitent une mobilisation de la communauté internationale.

L'idée, a-t-il résumé samedi, "est de s'assurer que la technologie demeure un bon serviteur et ne devienne pas un maître dangereux".

 

DOCUMENT       courrierinternational.com      LIEN

 
 
 
 

L'EAU LOURDE

 

Qu’est-ce que l’eau lourde ?


L’appellation eau lourde est réservée à une molécule d’eau possédant deux atomes de deutérium. Dans l’eau semi-lourde, ou eau mixte HDO, un seul des atomes d’hydrogène léger a été remplacé par du deutérium. Un atome d’hydrogène sur 6 500 étant un atome de deutérium, la probabilité d’obtenir deux atomes de deutérium dans une même molécule est extrêmement faible, si bien que l’eau lourde est encore bien moins répandue dans la nature que l’eau semi-lourde.

Les propriétés physiques de l’eau lourde diffèrent légèrement de celles de l’eau ordinaire. L’eau lourde, plus visqueuse que l’eau ordinaire, est plus dense, d’où son appellation. À la pression atmosphérique standard et à 20 °C, la densité de l’eau lourde est de 1,106 au lieu de 0,98 pour l’eau légère. Un glaçon d’eau lourde coulerait donc dans de l’eau ordinaire !

La densité de l’eau lourde passe par un maximum à 11,6 °C contre 3,98 °C pour l’eau ordinaire. À pression standard, elle bout à 101,42 °C et gèle à 3,82 °C et son pH est de 7,4 au lieu de 7, c’est-à-dire qu’elle est légèrement alcaline.

Pourquoi certains réacteurs utilisent-ils l’eau lourde ?
L’uranium intéressant d’un point de vue nucléaire est l’isotope 235, dit fissile car il peut subir la fission, qui dégage de l’énergie. Or l’uranium naturel contient une majorité d’uranium 238. On cherche donc à augmenter la teneur du combustible en uranium 235, en l’enrichissant. La technologie de la centrale dépend du degré d’enrichissement et c’est là qu’intervient l’eau lourde.

Dans le réacteur, la fission des noyaux d’uranium produit des neutrons, que l’on utilise pour induire d’autres fissions, selon le mécanisme de réaction en chaîne. Dans les filières nucléaires classiques, les neutrons qui viennent casser l’uranium doivent posséder des vitesses faibles pour rester plus longtemps au voisinage des noyaux et provoquer la fission. Les neutrons secondaires émis à cette occasion étant rapides, il faut les ralentir avant de les réutiliser.

Les molécules légères, comme l’eau ou le graphite, sont les plus aptes à freiner les neutrons, dont les vitesses passent ainsi de 20 000 km à 2 km par heure, mais en même temps elles ont une fâcheuse propension à les phagocyter. Afin d’éviter l’arrêt de la réaction, les premiers réacteurs, qui carburaient à l’uranium faiblement enrichi, employaient l’eau lourde car celle-ci absorbait moins de neutrons que l’eau normale.

Actuellement, les 58 réacteurs à eau pressurisée français peuvent utiliser l’eau normale à la fois comme modérateur et comme liquide réfrigérant car ils exploitent de l’uranium enrichi. Les réacteurs civils canadiens de type CANDU, en revanche, doivent recourir à l’eau lourde, qui constitue environ 20 % de l’investissement financier de chaque réacteur.

Par ailleurs, les réacteurs à eau lourde génèrent aussi du plutonium, lequel permet, après retraitement, un programme militaire de fabrication d’armes nucléaires, comme en Inde, au Pakistan, en Israël et en Corée du Nord, entre autres… En court-circuitant l’enrichissement de l’uranium, plus coûteux et plus difficile à mettre en œuvre.

 

DOCUMENT      environnement.savoir.fr    LIEN

 
 
 
Page : [ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 ] Précédente - Suivante
SARL ORION, Création sites internet Martigues, Bouches du Rhone, Provence, Hébergement, référencement, maintenance. 0ri0n
Site réalisé par ORION, création et gestion sites internet.


Google
Accueil - Initiation musicale - Instruments - Solf�ège - Harmonie - Instruments - Musiques Traditionnelles - Pratique d'un instrument - Nous contacter - Liens - Mentions légales / Confidentialite

Initiation musicale Toulon

-

Cours de guitare Toulon

-

Initiation à la musique Toulon

-

Cours de musique Toulon

-

initiation piano Toulon

-

initiation saxophone Toulon

-
initiation flute Toulon
-

initiation guitare Toulon