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SÉMIOLOGIE

 



SÉMIOLOGIE, subst. fém.
A. − MÉD. Partie de la médecine qui étudie les symptômes et les signes cliniques traduisant la lésion d'un organe ou le trouble d'une fonction. Synon. sémiotique (vx), symptomatologie.La neuro-physiologie illustre parfaitement ce que la méthode anatomo-clinique a pu réaliser avec l'appoint simultané de la sémiologie, de l'histologie et de l'expérimentation (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 657):
1. ... après quelques oscillations on observe une fixité remarquable, subsistant longtemps et témoignant de l'exagération de l'équilibre volitionnel statique alors que l'équilibre volitionnel cinétique est déficient comme le montre l'hypermétrie. Babinski a complété l'ensemble magistral de cette sémiologie cérébelleuse en étudiant parallèlement la déséquilibration vestibulaire par l'étude des mouvements réactionnels, par l'épreuve qu'il a proposée du vertige voltaïque. Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 262.
B. − COMMUN., LING.
1. [Notamment chez F. de Saussure] Étude générale, science des systèmes de signes (intentionnels ou non) et des systèmes de communication:
2. On peut (...) concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale; nous la nommerons sémiologie (...). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. (...) La linguistique n'est qu'une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini dans l'ensemble des faits humains. Sauss.1916, p. 33.
2. En partic.
a) Étude des systèmes de communication (incluant ou non les langues naturelles) posés et reconnus comme tels par l'institution sociale (code de la route, signaux maritimes, etc.). Une « sémiologie de la communication », c'est-à-dire (...) une discipline qui étudie les structures sémiotiques ayant la communication pour fonction, qu'elles soient ou non des langues (L.-J. Prieto, Pertinence et prat., essai de sémiologie, 1975, p. 11):
3. ... tous les post-saussuriens (...) ont constitué (...) les bases solides d'une sémiologie qui serait d'abord la description du fonctionnement de tous les systèmes de communication non linguistiques, depuis l'affiche jusqu'au code de la route, depuis les numéros d'autobus ou de chambres d'hôtel jusqu'au code maritime international des signaux par pavillons. G. Mounin, Introd. à la sémiologie, 1970, p. 11.
b) Étude des pratiques signifiantes, des significations attachées aux faits de la vie sociale et conçus comme systèmes de signes. Synon. plus fréq. sémiotique (v. ce mot II A 2 et sémiologique B ex. de E. Benveniste).La sémiologie (...) a pour objet tout système de signes, quelle qu'en soit la substance, quelles qu'en soient les limites: les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets et les complexes de ces substances que l'on retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent, sinon des « langages », du moins des systèmes de signification (R. Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, Élém. de sémiologie, 1968 [1964], p. 79).
♦ Sémiologie littéraire, théâtrale, de l'art, du cinéma, de la peinture, etc. Étude des faits littéraires, théâtraux, cinématographiques, artistiques, etc. envisagés comme systèmes de signes. Une chose au moins est sûre: aucune sémiologie du son, de la couleur, de l'image ne se formulera en sons, en couleurs, en images. Toute sémiologie d'un système non-linguistique doit emprunter le truchement de la langue, ne peut donc exister que par et dans la sémiologie de la langue (É. Benvéniste, Probl. de la ling. gén., II, Sémiologie de la lang., 1974 [1969], p. 60).Il faut rappeler la condition fondamentale de toute sémiologie picturale: l'indissociabilité du visible et du nommable comme source du sens (Encyclop. univ.t. 141972, p. 863).
c) CARTOGR. Sémiologie graphique. ,,Étude des signes graphiques, de leurs propriétés et de leurs rapports, avec les éléments d'information qu'ils expriment`` (George 1984).
3. [Chez Hjelmslev, p. oppos. à sémiotique] Système signifiant non scientifique. Hjelmslev, tout en gardant le terme de Saussure, le dote d'une définition précise: il entend par sémiologie la métasémiotique scientifique dont la sémiotique-objet n'est pas scientifique (Greimas-Courtés1979).
4. [Dans la ling. de G. Guillaume] Système des signifiants. V. sémiologique B.
Rem. Sémiologie se trouve concurrencé, dans certaines accept. par sémiotique (supra B 2). Cette concurrence relève essentiellement de deux filiations théoriques: celle de F. de Saussure qui avait formé le projet d'une sémiologie et celle de Ch. S. Peirce qui utilise le terme de « semiotics » trad. par sémiotique. Toutefois, si la limite entre sémiologie et sémiotique est mal fixée (sauf dans la théorie glossématique de Hjelmslev), il s'agit là de deux domaines en cours de constitution: pour certains (R. Barthes) la sémiotique s'applique à un système particulier, la sémiologie étant une science générale qui regroupe diverses sémiotiques; pour d'autres, au contraire, la sémiotique suppose un domaine d'étude plus large que celui de la sémiologie.
REM.
Séméiologie, subst. fém.,var. rare (sauf dans l'accept. méd.). a) Méd. Guyon a fixé les règles de l'examen physique des reins et a précisé la séméiologie de ces deux grands symptômes urinaires qui se montrent dans la plupart des affections chirurgicales des reins, l'hématurie et la pyurie (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 215).b) Commun. Ce qu'il y a de plus profond dans l'histoire spirituelle de l'humanité c'est la compréhension du signe, et toute grande philosophie est une séméiologie; découvrir le chiffre du monde et pouvoir ainsi en révéler le langage, tel est l'objet du désir fondamental de l'homme (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 47).
Prononc. et Orth.: [semjɔlɔ ʒi]. Ac. 1762: séméïologie; 1798-1878: -méio-; 1935: -méio-, -mio-. Étymol. et Hist. 1. 1752 séméïologie, sémiologie méd. « symptomatologie » (Trév.); 2. a) 1916 « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (Sauss., loc. cit.); b) 1967 en partic. sémiologie graphique (J. Bertin, Sémiologie graphique. Les diagrammes. Les réseaux. Les cartes [titre]). Formé du gr. σ η μ ε ι ̃ ο ν « signe » et λ ο ́ γ ο ς « discours » (v. -logie).
DÉR.
Sémiologue, subst.,commun. Spécialiste de sémiologie. Le sémiologue (...) dira (...) à quel niveau du système sémantique de la Mode, l'économie et la sociologie rejoignent en pertinence sémiologique: au niveau de la formation du signe vestimentaire par exemple, ou à celui des contraintes associatives (tabous) ou à celui du discours de connotation (R. Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, Élém. de sémiologie, 1968 [1964], p. 170).− [semjɔlɔg]. − 1reattest. 1964 id.; de sémiologie par substitution de l'élém. -logue* à l'élém. -logie*.

 

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HEIDEGGER ET L'ART ...

 

HEIDEGGER, L’ART, LA TECHNIQUE (PAR JEAN-FRANÇOIS COURTINE)


Conférence de Jean-François Courtine
Heidegger, l’art, la technique
Résumé de la première séance
(lundi 3 février 2014)



Dans cette première séance, il s’est agi de montrer en quoi la pensée de Heidegger sur l'essence de la technique était redevable  aux deux essais de Ernst Jünger sur la « totale Mobilmachung » (La Mobilisation totale 1930, traduit par Marc Buhot de Launay dans L'État universel,  TEL, Gallimard, 1990) et sur la figure du travailleur (Le Travailleur, 1932, traduit par Julien Hervier, Christian Bourgois, 1989). Ces essais témoignent de l'acuité du regard de l'écrivain allemand sur le monde moderne dominé par la technique. Jünger – alors auteur connu pour ses célèbres récits de guerre, Les orages d'acier, Le Boqueteau 125 etc. – y met en lumière certains traits de la technique moderne qu’il analyse sous l’angle de la « mobilisation du monde par la figure du Travailleur ». Cette « figure » (all. die Gestalt) du « Travailleur » (all. der Arbeiter) est à concevoir comme un nouveau type humain propre à l'époque moderne. C’est un type universel qui ne saurait être rapporté à une classe sociale au sens où l’entendait Marx (et les courants de pensée qui s’en réclament auxquels Jünger s’opposait). La figure du « Travailleur » serait plutôt, ainsi que devait le remarquer Heidegger plus tard, « une sobre dénomination de ce que Nietzsche appelle le surhomme » [GA 90, p. 257].
Quoi qu’il en soit, pour Jünger, le formidable bouleversement qui s’était accompli avec la Grande Guerre exigeait un nouveau regard, une nouvelle manière de voir clair dans ce qui est. Avec la guerre industrielle et totale, c’est le « caractère de puissance inhérent à la technique » qui se serait dévoilé. Jünger aborde ce phénomène de la technique moderne en en excluant « tout élément économique  ou progressiste » (Le Travailleur, p. 207). Ce processus dynamique de la « mobilisation totale » sous la figure du « Travailleur » a encore pour caractéristique d’échapper à tout contrôle et pour conséquence de  transformer le monde d'un côté en un « gigantesque chantier perpétuel » et de l'autre en « un musée » (ibid. p.253). Dans cette perspective, une mobilité sans limites (ni dans le temps, ni dans l’espace) et un incessant affairement organisationnel créent « un mode de vie [qui] ressemble […] à une course mortelle où il faut bander toutes ses énergies pour ne pas rester sur le carreau » (ibid. p.223).
Dans  un deuxième temps, on s’est efforcé de montrer en quoi la réflexion heideggérienne sur la technique se distinguait de celle de Jünger [1]. On a ainsi rappelé que, mu par la relecture/réinterprétation de l’œuvre de Nietzsche et par ses analyse du "nihilisme" comme trait de l'époque contemporaine,  Heidegger avait articulé certains aspects de la description de Jünger  à sa propre conception de l'histoire de la métaphysique entendue comme « histoire de l'être » (Seinsgeschichte). Il a alors été question plus particulièrement d’un "concept" clé de la réflexion de Heidegger, celui de la Machenschaft  – un mot qu’on rend d’ordinaire par "machination", "manœuvre", "manigance", mais qui désigne dans le contexte le "règne de l'efficience", de la "faisabilité". Le mot est formé à partir du verbe allemand machen "faire".  
La Machenschaft préfigure et annonce, dans le cheminement heideggérien, le fameux Gestell – "dispositif d'arraisonnement" ou "dispositif", autre « Grundwort » (terme fondamental) qui désigne, à partir de la fin des années 1940, « l'essence de la technique » (das Wesen der Technik). Dans cette dernière expression, il faut souligner que Wesen (essence) ne doit pas être compris de la  manière abstraite et anhistorique qui est traditionnellement associée à la notion d’essence ou d’essentia. Au contraire, dans l’usage qu’en fait Heidegger, Wesen doit être entendu comme ce qui porte, de manière sous-jacente et immédiatement inapparente, le déploiement du phénomène auquel il est associé (ici la technique) et ce dans une temporalité spécifique, en l’occurrence celle de l'être, temporalité qui diffère de la conscience historique que les hommes en ont.
Cette analyse de la Machenschaft a été esquissée en fin de séance à partir de la lecture du début du § 61 des Beiträge zur Philosophie (traduit en français récemment sous le titre: Apports à la Philosophie, cf. texte 1 de l'exemplier distribué). L'accent a été mis sur un paradoxe tout à fait surprenant : ce qui étend son règne sans partage aujourd'hui, à savoir le déferlement planétaire de la toute puissance de la technique (et les types de rapports au monde et à ce qui est qui en est induit), aurait son noyau germinatif dans une « décision » [2] de la philosophie grecque, décision qui se lit dans les œuvres de Platon et d’Aristote [3] réinterprétées en la circonstance (non sans une certaine violence herméneutique) par Heidegger. Cette « décision » aurait tenu dans le fait de penser la « nature » (en grec, la phusis, φύσις) à l'horizon de la technè (« le « savoir faire », « l’art » gr. τέχνη) comme « fabriquer », comme « faire humain ». Ce moment  originaire de la Machenschaft aurait constitué le premier temps d’une Entmachtung de la phusis (comprendre « d’une "dépotentialisation" », « de l'évidement du pouvoir de la nature », de son « émasculation », pourrait-on presque dire en forçant le trait). Cette Entmachtung de la nature ne se peut comprendre que relativement à la conception de la phusis qui, selon Heidegger, prédominait chez les premiers penseurs grecs avant donc Platon et Aristote. Chez ces penseurs qualifiés significativement par Aristote de « physiologues », (oi phusiologoi = « ceux qui parlent de et à partir de la nature »), dominait la représentation d’une phusis sur-puissante  (übermächtig) à ce point que toute pensée (noein, νοεῖν) et toute parole (logos, λόγος) étaient éprouvées comme appartenant au déploiement essentiel de la phusis (exemplier, texte n°3).

En contrepoint, on peut aussi se faire une idée de la « surpuissance » de la nature en prenant la mesure de la violence et du pouvoir propres de la technè qui y répond en relisant avec les lunettes de Heidegger (et de Hölderlin – cf. GA 40, p.168, texte 5 de l'exemplier, v. aussi le cours sur « L’Ister » GA 53, été 1942)  le premier Stasimon (« chant » qu’exécutait le chœur dans la Tragédie antique) de l’Antigone de Sophocle. Heidegger commente en effet « τὸ μηχανόεν τέχνας [...] ἔων » des v. 364-365 en s’appuyant sur ce terme de Machenschaft qu’il comprend en un sens « non péjoratif » comme ce « qui s’annonce à nous dans le mot grec τέχνη », lequel est un « savoir [Wissen] » qui « consiste à pouvoir “mettre-en-œuvre” l’être au titre d'un étant à chaque fois tel et tel ». À ce stade, la puissance ou le pouvoir violent de la τέχνη ne dégénère pas encore en puissance sans mesure, en violence déchainée ou en sauvagerie barbare.  C’est en ce point que se noue le lien entre la réflexion sur la Machenschaft et la τέχνη  d’un côté et la pensée  heideggérienne de l'œuvre d'art de l’autre.Ce serait donc dans ce premier pas encore imperceptible, dans ce  “premier commencement” que, de manière “destinale”, se serait  amorcé ce qui ne se réalisera pleinement que bien plus tard comme accomplissement de la métaphysique : le règne de l’essence de la technique moderne. Cet empire de la Machenschaft, devenu celui du Gestell, s’atteste notamment dans le fait que, pour l'homme contemporain, il n'y a plus d'objets, autrement dit plus de choses qui lui font face (en allemand, Gegenstände). L’homme arraisonné par le Dispositif a affaire désormais à des choses qu’il a toujours déjà prises en vue comme fonds ou  stock disponible  (en allemand, Bestände) : « Ce qui se tient au sens du fonds disponible [Bestand]  ne se tient plus en nous faisant face comme objet [Gegenstand] [GA 7, 17- Essais et conférences,  « La question de la technique », p. 23]. La sur-puissance initiale de la nature, vidée de sa puissance propre (l’Entmachtung) est, au terme du processus, supplantée par la “puissance de sommation” du Gestell. Cette puissance n’est pas le fait de quelques uns (les « chefs » ou tous ceux qui croient pouvoir en contrôler le déchaînement). Le danger qui menace essentiellement l’homme est qu'il n’atteigne pas son propre  (ni dans son agir, ni dans sa parole, ni dans rapport aux choses) et soit exproprié de son être.

 

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CYBERNÉTIQUE

 

CYBERNÉTIQUE, subst. fém.


Science qui utilise les résultats de la théorie du signal et de l'information pour développer une méthode d'analyse et de synthèse des systèmes complexes, de leurs relations fonctionnelles et des mécanismes de contrôle, en biologie, économie, informatique, etc. La cybernétique mécaniste; les automates, les postulats de la cybernétique; un congrès de cybernétique. La cybernétique pose l'angoissante question des robots, capables de surpasser l'homme dans ses mécanismes mentaux (Huyghe, Dialogue avec visible,1955, p. 392).La cybernétique mécanise les problèmes neurologiques (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 661).Acquisitions de la cybernétique et de la sociologie des communications (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 424):
La cybernétique représente un des progrès les plus remarquables de la technique, de la science et de la philosophie contemporaines. Les postulats mécanistes abandonnés, on ne se trouve pas en présence de la cybernétique, moins quelque chose. On a au contraire la cybernétique, plus un procédé puissant pour explorer les problèmes de la vie et de la conscience... Ruyer, La Cybernétique,1954, p. 236.
− Emploi adj. Propre à la cybernétique, relevant de la cybernétique. Opération cybernétique; conception, esprit, interprétation, pensée cybernétique; modèles cybernétiques. On notera enfin que les organes cybernétiques remplacent l'homme dans l'exécution d'opérations mentales : ce sont des « machines à penser » (Couffignal, Mach. penser,1964, p. 67).Comme une machine l'est [« informée »], au sens cybernétique, par une autre machine (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 427).Le simulateur cybernétique va d'ailleurs beaucoup plus loin dans la déshumanisation (David, Cybern.,1965, p. 94).
♦ P. plaisant. Finalement Charles (...) s'approche lentement de l'écouteur, puis (...) il profère ce mot cybernétique : Allô (Queneau, Zazie,1959, p. 151).
Rem. 1. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, Quillet 1955, Lar. Lang. fr. attestent aussi le subst. fém. au sens vx de « partie de la politique qui s'occupe de l'art de gouverner, dans la classification d'Ampère ». 2. Gilb. 1971 et la docum. attestent les dér. suiv. a) Cybernétiser, verbe trans. ,,Appliquer la cybernétique`` (Gilb. 1971). Attesté par la docum. uniquement au part. passé en emploi adj. Le droit administratif est actuellement la partie la plus « cybernétisée » du droit (David, Cybern., 1965, p. 141). b) Cybernétisation, subst. fém. ,,Application de la cybernétique (à une technique)`` (Gilb. 1971). La cybernétisation de la gestion administrative (David, op. cit., p. 140).
Prononc. : [sibε ʀnetik]. Étymol. et Hist. I. 1834 « étude des moyens de gouvernement » (A.-M. Ampère, Essai sur la philos. des sc., 1repart., Tableau synoptique des sc. et des arts). II. 1948, 28 déc. « étude des processus de contrôle et de communication chez l'être vivant et la machine » (Père Dubarle ds Le Monde, p. 3 d'apr. trad. de l'angl. de N. Wiener, Cybernétique et Société [Cybernetics and Society. The Human Use of Human Beings], Deux Rives, 1952, p. 258 : Une nouvelle science : La Cybernétique. Vers la machine à gouverner?). I empr. au gr. κ υ ϐ ε ρ ν η τ ι κ η ́ « art de piloter; art de gouverner ». II empr. à l'angl. cybernetics de même orig. que I, réintroduit par le mathématicien américain N. Wiener [1894-1964] attesté en 1948 (N. Wiener, Cybernetics, 19 ds NED Suppl.2: We have decided to call the entire field of control and communication theory, whether in the machine or in the animal, by the name Cybernetics). Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Préparation de la 9eéd. Banque Mots. 1973, no5, p. 98. − Dub. Dér. 1962, p. 51. − Heyde (J. E.). Kybernetes = « Lotse »? Ein terminologischer Beitrag zur Kybernetik. Spr. Techn. Zeitalter. 1965, t. 15, pp. 1274-1286. − Rat (M.). Les Lettres de noblesse de la cybernétique. Vie Lang. 1955, p. 447.


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PSYCHOLOGIE

 

PSYCHOLOGIE, subst. fém.
A.−
1. Science qui étudie les faits psychiques. En psychologie il n'y a pas de sentiments simples et (...) bien des découvertes dans le cœur de l'homme restent à faire (Gide, Journal,1918, p. 662).Freud (...) est le seul à avoir restauré en psychologie la dignité de l'événement : toute l'histoire psychologique est faite pour lui d'événements inacceptés ou non liquidés (Mounier, Traité caract.,1946, p. 113).V. behaviorisme ex. 3, éthologie ex., psychologie ex. 1, psychologisme ex. de Traité sociol., psychophysiologie ex. de Durkheim, psychophysiologique dér. s.v. psychophysiologie ex. de Birou 1966 :
1. Proust a fourni à la psychologie des documents infiniment précieux; il lui a apporté en grand nombre ce que les médecins appellent des observations bien faites, particulièrement neuves et aiguës. Benda, Fr. byz.,1945, p. 289.
SYNT. Psychologie classique, moderne, traditionnelle; psychologie appliquée, pure, théorique; laboratoire, méthodes, recherches, traité de psychologie.
2. En partic.
a) Vieilli. Partie de la philosophie qui étudie l'âme, ses facultés, son activité. La psychologie est-elle donc toute la philosophie? Et, à part de la psychologie, la philosophie générale n'a-t-elle pas aussi quelque axiome certain et indubitable à nous fournir? (P. Leroux, Humanité,1840, p. 137).La psychologie, que l'on s'est habitué à considérer comme la philosophie tout entière n'est après tout qu'une science comme une autre; peut-être n'est-ce pas même celle qui fournit les résultats les plus philosophiques (Renan, Avenir sc.,1890, p. 155).
♦ Psychologie ontologique/philosophique/rationnelle. Science qui ,,cherche à partir des données expérimentales à répondre aux questions que se pose l'intelligence sur les activités de l'âme et leur finalité (...), l'union de l'âme avec le corps`` (Suavet 1963). Quand l'observation de l'esprit par lui-même a pour objet de découvrir, au delà des phénomènes, une réalité substantielle et permanente dont ceux-ci ne sont que la manifestation, elle constitue la psychologie ontologique, ou encore la psychologie rationnelle (Lal.1968).
b) [Toujours avec un déterm.] Science qui étudie des faits psychiques particuliers. Les nombreuses branches de la psychologie de l'expression (graphologie, stylistique, chirologie, étude de la démarche, de la poignée de main, etc...) (Mounier, Traité caract.,1946p. 37).V. psychométrique dér. s.v. psychométrie ex. de Lafon 1963, psychopédagogie ex. de Éduc. 1979 :
2. ... la psychologie du langage distingue en l'histoire de celui-ci une phase d'expression sensible, une phase d'expression intuitive et une phase d'expression conceptuelle... J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 63.
SYNT. Psychologie criminelle, ethnique, humaine, linguistique (v. psycholinguistique), médicale, pathologique (v. psychopathologie), physiologique (v. psychophysiologie, psychophysique), religieuse, scolaire (v. psychopédagogie), sociale/sociologique (v. psychosociologie); psychologie de l'enfant, de l'adolescent, de l'adulte; psychologie des classes sociales, des foules, des peuples; psychologie de la conscience, des sensations, de la volonté; psychologie du travail.
♦ Psychologie abyssale/analytique; psychologie de l'inconscient/ en profondeur/des profondeurs. Étude des faits psychiques latents, inconscients. Synon. psychanalyse.Si l'on compare le caractère d'un individu à une mélodie, la matière du caractère est l'instrument sur lequel il joue la mélodie. Ce sont ses diverses parties qui tombent sous la compétence de la psychologie analytique (Mounier, Traité caract.,1946p. 48).Ceux que la peur de la sexualité a laissés à la porte de la psychologie des profondeurs (Choisy, Psychanal.,1950, p. 27).
♦ Psychologie collective*.
♦ Psychologie comparée. Étude des différences psychiques; en partic. étude comparative des faits psychiques humains et animaux. Ce serait un chapitre de psychologie comparée aussi intéressant qu'inédit que celui qui noterait, étape par étape, la marche des différentes races européennes vers cette négation définitive de tous les efforts de tous les siècles (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 10).V. intelligent ex. 9.
♦ Psychologie génétique*. V. aussi psychogenèse.
♦ Psychologie individuelle*.
♦ Psychologie industrielle*.
♦ Psychologie objective; psychologie de/du comportement/de réaction. Synon. de behaviorisme.Pavlov (...) fit une découverte capitale pour la psychologie objective, celle du réflexe conditionné (Hist. sc.,1957, p. 1670).
c) [Toujours avec un déterm.] Science qui étudie les faits psychiques selon une théorie particulière, avec une méthode particulière. Un examen psychiatrique, pour être complet, porte, avant tout, sur l'observation directe, par les procédés de psychologie clinique (Codet, Psychiatrie,1926, p. 11).V. dynamiste ex., introspectif ex., psychotechnique I ex. de Lafon 1963 :
3. C'était le défaut de la psychologie éclectique de donner de la réalité une image artificielle en distinguant des phases différentes dans le processus volontaire : délibération, décision, exécution. Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 38.
SYNT. Psychologie associationniste, critique, descriptive, empirique/empiriste, évolutionniste, expérimentale (v. psychotechnique), historique, inductive, intellectualiste, intentionnelle, introspective/d'introspection, matérialiste, mathématique, mécaniste, phénoménologique, quantitative (v. psychométrie), rationnelle, réflexive.
♦ Psychologie compréhensive*.
♦ Psychologie dynamique*.
♦ Psychologie de la forme. Synon. de gestalt-psychologie (s.v. gestalt).[La] psychologie de la forme (...) basée sur la conception du holisme (...) s'opposait à l'origine à la psychologie associationniste (Méd. Biol.t. 31972).V. forme ex. 54.
d) Science qui étudie les faits psychiques, en tant que matière d'enseignement. Chaire, études, licence de psychologie. Cette lecture [de Judith tuant Holopherne (Judith XIII 1-10)], faite par la meurtrière de Marat méditant son crime, avait été citée par un des professeurs de psychologie de Harvard comme un type de suggestion historique (Bourget, Actes suivent,1926, p. 123).
e) La psychologie de + n. propre. La théorie des faits psychiques propre à un auteur. La psychologie de Herder est riche en suggestions que les romantiques n'oublieront pas (Béguin, Âme romant.,1939, p. 57).
B.−
1. Connaissance du comportement, des pensées, des sentiments humains; aptitude à les connaître. Erreur de psychologie; avoir de la, faire preuve de, user de psychologie; être dénué de, manquer de psychologie. Olivier, de son côté, était choqué du manque de psychologie de Christophe; son aristocratie de vieille race intellectuelle souriait de la maladresse de cet esprit vigoureux, mais lourd (...) et qui était la dupe des autres et de soi (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p. 1008).Le rabatteur me surveillait du coin de l'œil. Ces gars-là ils ont de l'astuce, de la psychologie; ils ne gaffent pas souvent (Arnoux, Paris,1939, p. 192):
4. Son extraordinaire puissance d'investigation intérieure [de Bergson] lorsqu'elle porte sur son propre moi, et (...) son absence complète de psychologie à l'égard d'autrui qui à ses yeux reste toujours le non-moi... Du Bos, Journal,1922, p. 65.
− Rare. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une manifestation de l'esprit hum.] « Sans contradiction, sans empêchement, sans scrupule », ces derniers mots de Malaval sont d'une psychologie beaucoup plus juste que les déclamations de Nicole (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 578):
5. Un verset me revint, dont j'avais toujours admiré la psychologie profonde, le trait de lumière projeté sur les rapports de la pensée et de l'action : « Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur ». Bourget, Sens mort,1915, p. 215.
2. Ensemble des manières de sentir, de penser, d'agir, caractéristiques d'une personne, d'un groupe ou d'un type de personnes ou d'un personnage de fiction. Synon. mentalité, psychisme.Psychologie du malade, du savant; analyser la psychologie féminine. Je ne fais plus rien (...). La psychologie de mes bonshommes me manque, j'attends, et je soupire (Flaub., Corresp.,1857, p. 244).La psychologie simple, rude, naïve du soldat (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 214).V. psychothérapie ex. de Porot 1960 :
6. Chacun peut noter des ressemblances psychologiques frappantes entre générateurs et engendrés, ainsi qu'entre consanguins. On a pu étudier des psychologies familiales : familles de mathématiciens comme les Bernoulli, de musiciens comme les Bach, famille de vagabonds ou de prostituées. Mounier, Traité caract.,1946, p. 53.
− [P. méton.] Ensemble des sensations, des sentiments, des motivations qui accompagnent, qui caractérisent un acte, un événement, un phénomène. Psychologie de l'amour, d'un crime. Quand la France a disparu à mes yeux, derrière les îles d'Hyères, j'étais moins ému et moins pensant que les planches du bateau qui me portait. Voilà la psychologie de mon départ (Flaub., Corresp.,1853, p. 135):
7. Un bon peintre ne peindra plus Marius vainqueur des Cimbres ou l'assassinat du duc de Guise, parce que la psychologie de la victoire ou du meurtre est élémentaire et exceptionnelle. Et que le vacarme inutile d'un acte violent étouffe la voix plus profonde, mais hésitante et discrète, des êtres et des choses. Maeterl., Trésor humbles,1896, p. 165.
3.
a) Étude, description des manières de sentir, de penser, d'agir, caractéristiques d'une personne, d'un groupe ou d'un type de personnes ou d'un personnage de fiction. Si je fais jamais ce roman (...) sur la vie de théâtre, si je fais jamais la psychologie d'une actrice, il faut que l'idée dominante (...) soit le combat des instincts peuples (...) avec les (...) qualités congénitales d'un grand talent, d'un génie (Goncourt, Journal,1871, p. 797).Toute la psychologie bien faite d'une époque apporte une lumière sur la nature générale de l'homme (Thibaudet, Réflex. litt.,1936p. 61).
− [P. méton.] Étude, description des sensations, des sentiments, des motivations qui accompagnent, qui caractérisent un acte, un événement, un phénomène. Mon client (...) a assassiné son patron dans un mouvement de colère qui me paraît incompréhensible. Voulez-vous me permettre de faire la psychologie de ce crime (...)? Vous jugerez ensuite (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Assass., 1887, p. 589):
8. Charrigaud avait (...) choisi le ridicule du snobisme (...). On pourrait faire toute une étonnante psychologie du snobisme avec les impressions, les traits, les profils serrés, les silhouettes étrangement dessinées et vivantes que son originalité renouvelait et prodiguait, sans jamais se lasser... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 191.
b) Manière de présenter, de décrire le comportement, les pensées, les sentiments humains, propre à un auteur ou à une œuvre littéraire. La psychologie de ces romanciers est singulière, mais courte. Ils n'ont pas la curiosité des situations nouvelles du cœur (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 193).Cet amour (...) ferait un joli roman psychologique, à la psychologie fabriquée avec les sentiments les plus délicats, les plus distingués, les plus chouettement purs (Goncourt, Journal,1890, p. 1199).
REM.
Psycho, subst. fém.,abrév. fam. Étudiant en psycho, licence de psycho. Allez, allez, vous pouvez en trouver des formules et en dicter des cours de psycho divisés en paragraphes! (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 298).La médecine de notre époque, c'est dans le domaine psychique qu'elle fera son pas décisif (...) La psycho de l'enfance, à mon avis, n'en est qu'à ses débuts (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 122).
Prononc. et Orth. : [psikɔlɔ ʒi]. Ac. 1762, 1798 : psycologie; dep. 1835 : -ch-. Étymol. et Hist. 1. 1588 (Taillepied, Psichologie ou traicté de l'apparition des esprits ds Gdf. Compl.); 2. 1690 « partie de la philosophie qui traite de l'âme, de ses facultés et de ses opérations » (Dionis, Anatomie de l'homme, 138 d'apr. FEW t. 9, p. 502a); 1765 psychologie empirique ou expérimentale (Encyclop. t. 13); 1851 psychologie scientifique (Cournot, Fond. connaiss., p. 548); 1866 psychologie individuelle (Amiel, Journal, p. 162); 1866 psychologie appliquée (Id., ibid., p. 229); 1914 psychologie génétique (G. Marcel, Journal, p. 21); 3. 1857 « connaissance empirique des sentiments d'autrui » (Flaub., Corresp., p. 244); 4. p. ext. 1887 (Maupass., loc. cit.); 5. 1916 « aptitude à prévoir les comportements » (Barbusse, Feu, p. 193 : Attends voir, Bec d'asticot, dit Tirette qui ne manque pas de psychologie). Empr. au lat. psychologia créé au xvies. à l'aide du gr. ψ υ χ η ́ « âme » et λ ο ́ γ ο ς « esprit », « discours », par Melanchton, humaniste et réformateur allemand [1497-1560] comme titre d'une conférence, mot utilisé aussi en 1579 par le philosophe allemand J.-T. Freigius (v. NED, s.v. psychology). Fréq. abs. littér. : 1 971. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 483, b) 801; xxes. : a) 2 438, b) 6 075.
DÉR.
Psychologiser, verbe,rare. a) Empl. intrans. Se livrer à une analyse, une réflexion psychologique. Nous avons psychologisé comme les fous, qui augmentent leur folie en s'efforçant de la comprendre (Baudel., Fanfarlo,1847, p. 535).Qu'il eût pu (...) reprendre assez de sang-froid pour psychologiser de la sorte, n'était-ce pas miraculeux? (Richepin, Cadet,1890, p. 160).b) Empl. trans. Donner une valeur, une explication psychologique (à quelque chose). Le système des relations veut constater empiriquement l'existence de la pensée, il sépare les significations des choses signifiées (...). Aussi « psychologise »-t-il les significations, les valeurs et la sympathie, en les privant de leur intentionnalité ontologique et en les réduisant à de simples intentions de conscience (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 127).En sa grande masse, la poésie est plus mêlée aux passions, plus psychologisée (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 14).− [psikɔlɔ ʒize]. − 1reattest. 1847 (Baudel., loc. cit.); de psychologie, suff. -iser*.
BBG. − Dumas (G.), et collab. Nouv. traité de psychologie. Paris, P.U.F., 1948, 7 vol. − Moscato (M.), Wittwer (J.). La Psychologie du lang. Paris, P.U.F., 1981, 127 p. − Mueller (F. L.). Hist. de la psychologie. Paris, Payot, 1960. − Quem. DDL t. 21, 29. − Reuchlun (M.). Hist. de la psychologie. Paris, P.U.F., 1961.

 

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