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RAMSÈS II

 

Ramsès II

Ramsès II (en égyptien ancien, Ousirmaâtrê Setepenrê, Ramessou Meryamon), est le troisième pharaon de la XIXe dynastie. Né aux alentours de -1304 / mort à Pi-Ramsès vers -12131, et aussi appelé Ramsès le Grand ou encore Ozymandias, Manéthon l'appelle Ramsès (ou Ramesses Miamoun, Rampses). Il règne de -1279 à -12132.
Son règne d'une exceptionnelle durée pour l'époque couvre à lui seul la moitié du nombre d'années que comprend la XIXe dynastie. En plus des nombreux monuments qu'il a fait bâtir à travers tout le pays, il a fait sculpter de très nombreuses statues à son image et fait graver son nom sur presque tous les temples dont notamment ceux d'autres pharaons, comme s'il les avait fait construire lui-même3. Cette quantité extraordinaire d'objets d'arts et d'éléments architecturaux à son nom explique que l'on retrouve sa trace dans presque tous les musées du monde ayant un département d'antiquités égyptiennes.
À l'instar d'autres personnages historiques dont la gloire a traversé les siècles, il est réputé pour être un grand guerrier et conquérant ce qui lui vaut en grande partie l'épithète de Grand dans les ouvrages historiques traitant de cette période de l'Antiquité égyptienne. Il lutte contre les Hittites et, assurant la domination de l'Égypte sur la Nubie et ses gisements aurifères, il y construit une série de temples dont les plus célèbres sont ceux d'Abou Simbel. Après la bataille de Qadesh en l'an IV de son règne, contre l'armée de l'empereur des Hittites, Muwatalli (-1310/-1269), la frontière sur l'Oronte est stabilisée.
Son action dans le pays de Koush et surtout dans le couloir syro-Caananite dut marquer les esprits de l'époque car l'on racontait encore sous les Ptolémées la légende de l'extraordinaire voyage de « la princesse de Bakhtan » venue s'offrir en mariage au grand roi d'Égypte, écho lointain du fameux mariage avec la fille de Hattousil qui avait alors succédé à Mouwatalli sur le trône du Hatti.
Ramsès II est traditionnellement considéré comme le pharaon opposé à Moïse lors de l'Exode, bien qu'il n'existe aucune preuve archéologique pouvant l'attester et que son nom ne figure nulle part dans la Torah.

Il est le fils de Séthi Ier et de la reine Mouttouya (ou Touy, ou Touya). Il a un frère qui se nomme Nebchasetnebet, qui meurt jeune, et une sœur aînée, Tia. Certains égyptologues citent aussi une autre sœur nommée Henoutmirê.
Son règne de soixante-six ans est exceptionnellement long et marque la dernière grande période de prospérité de l'Égypte antique. Il est marié à une douzaine d'épouses (presque toutes ayant le titre de « grandes épouses ») :
    •    Néfertari, la préférée, qu'il représente sur de nombreux bâtiments et pour laquelle il fait creuser un magnifique hypogée dans la vallée des reines sur la rive occidentale de Thèbes et dont la construction d'Abou Simbel représente l'amour du couple royal. Avec Néfertari, il a cinq fils dont Mériatoum (ou Méry-Atoum), grand prêtre de Rê, et cinq filles dont Mérytamon.
    •    Isis-Néféret (ou Iset-Nofret), mère de sept enfants dont Bentanat, Khâemouaset et Mérenptah qui sera le successeur de Ramsès ;
puis six de ses filles :
    •    Bentanat (ou Bint-Anath),
    •    Mérytamon (appelée aussi la reine blanche),
    •    Iset-Nofret II,
    •    Hénoutmirê,
    •    Hénouttaouy,
    •    Nebettaouy ;
ainsi qu'une princesse babylonienne, une princesse syrienne et deux princesses hittites, filles de l’empereur Hattousili III (-1264/-1234), dont Maâthornéferourê et sa sœur qu'il épouse en l'an 44, soit vers 1237. Ce dernier mariage est commémoré par deux stèles, l'une à Coptos et l'autre à Abydos, malheureusement le nom de la princesse ne figure pas sur les inscriptions.
Son harem ne comptera pas moins de deux cents concubines. Toutes ces femmes lui donnent une grande quantité de garçons et filles, on en dénombre cent six4.
Article détaillé : Enfants de Ramsès II.

Règne


Ramsès succède à son père Séthi Ier apparemment sans problèmes particuliers. Il pourrait avoir été associé au trône (prince régent ou corégent) vers l'âge de quatorze ans à la fin du règne de ce dernier, selon l'interprétation que l'on fait de l'inscription dédicatoire d'Abydos5.
Lorsqu'il monte sur le trône, il hérite d'une situation intérieure et internationale bien plus enviable qu'aux débuts de la XIXe dynastie. Les actions de son grand-père Ramsès Ier et de son père, tous deux de brillants généraux et chefs d'armées, ont eu pour résultats de restaurer la puissance de l'Égypte et d'éloigner durablement toute menace du Double-Pays.
Cependant, cette politique de conquêtes et d'expansion se heurtait depuis plusieurs décennies à un adversaire de taille, l'empire Hittite qui contrôlait un vaste territoire depuis l'Anatolie jusqu'à l'Euphrate, assurant au passage une certaine domination sur les cité-États de la Syrie et du Liban.

Ces riches cités portuaires et commerciales étaient l'objet de toutes les convoitises et allaient se retrouver une fois de plus au milieu d'une guerre entre Égyptiens et Hittites dont elles représentaient le butin.
La lutte puis la paix avec les Hittites[modifier | modifier le code]
Comme son père Séthi Ier, il veut protéger les intérêts de l'Égypte à l'Est contre les Hittites d'Asie. Il doit faire face à la menace dès le début de son règne.
Face à cette situation, Ramsès met sur pied une puissante armée, et établit son camp de base à Pi-Ramsès, qu'il transforme en capitale de son empire. De nouveaux arsenaux y sont construits ainsi que de grandes écuries pouvant accueillir les milliers de chevaux nécessaires au fer de lance de ses troupes : les chars de guerre. Les vestiges de ces écuries ont récemment été identifiés sur le site de Qantir par une équipe d'égyptologues autrichiens dirigée par Manfred Bietak.
Une fois les questions d'approvisionnement réglées, il manœuvre énergiquement en plusieurs campagnes pour s'assurer ses arrières en Canaan et poursuit son avance en attaquant la ville de Qadesh lors de sa 5e année de règne, mais ne remporte qu'une semi victoire.

La bataille de Qadesh


Quittant l'Égypte par les Chemins d'Horus, voie jalonnée de forteresses protégeant la frontière orientale du pays, l'armée de Ramsès longe le Canaan faisant halte à Gaza, passe par Canaan puis pénètre au Liban, s'assurant au passage l'allégeance de ses vassaux dont Byblos restait toujours l'indéfectible allié. Puis Ramsès et ses troupes s'enfoncent dans les terres et prennent la direction de Damas afin de prendre le chemin menant à Qadesh.
Les Hittites de leur côté avaient rassemblé une puissante armée de coalisés et s'étaient rassemblés dans la plaine de Qadesh, y installant leur camp et attendant l'arrivée de l'ennemi. Ils envoyèrent des éclaireurs qui furent interceptés par les Égyptiens et ramenés au camp de Ramsès. Ils informèrent le roi que les troupes de Mouwatalli se trouvaient au nord et n'osaient s'avancer vers Qadesh par crainte d'une confrontation avec les troupes égyptiennes.
Conforté dans son avance et impatient de reprendre la citadelle autrefois conquise par son père, Ramsès saisit sa chance et ordonne à marche forcée que l'armée se dirige sans plus attendre vers la forteresse convoitée.
Certain que les assiégés ne pourraient tenir longtemps face à sa puissante armée, il prend le risque de se détacher du gros de ses troupes. Le long cortège de soldats répartis en quatre corps d'armée s'étire alors sur la route. En tête de ses troupes Ramsès avec la division d'Amon traverse l'Oronte et il est le premier à arriver sur le site.
La ruse hittite a fonctionné et l'armée de Ramsès offre dangereusement l'occasion que Mouwatalli et ses généraux attendaient d'anéantir à jamais les désirs de conquête des égyptiens. Une victoire écrasante et au mieux la capture de pharaon déstabiliserait toute la région à leur profit et la conquête de l'Égypte ainsi affaiblie serait à portée de main.
Les troupes égyptiennes sont coupées en deux par la charge de l'armée hittite et Ramsès se retrouve seul face au danger. La division de Rê qui franchissait le fleuve est taillée en pièces par les chars hittites qui se retournent vers la division d'Amon et le camp de Ramsès, à peine installés au pied de la citadelle, déjà attaqués de leur côté par les fantassins de Mouwatalli. Le camp royal est investi et les troupes de pharaon battent en retraite, voire s'enfuient. Ramsès et sa garde rapprochée se jettent dans la mêlée et il adresse aux divisions de Ptah et de Seth restées en arrière des messages urgents, leur intimant l'ordre d'entrer dans la bataille.
Grâce à l'intervention conjointe des réservistes, les « Néarins », et de la marche forcée des contingents restés plus en arrière, il parvient à repousser l'attaque et à chasser les troupes de Mouwatalli au-delà de l'Oronte causant de lourdes pertes aux Hittites. Cependant, au contraire de son père et de son illustre ancêtre Thoutmôsis III, Ramsès, dont les troupes sont affaiblies au lendemain de la bataille, ne s'empare pas de la citadelle et Qadesh reste aux mains des Hittites.
Ce haut fait d'armes – dont nous possédons plusieurs versions en égyptien, sur papyrus (le poème de Pentaour), mais surtout sur les grands tableaux historiés qu'il fait sculpter sur les murs des principaux temples du pays (Louxor, Karnak, Ramesséum, Abou Simbel...) – est considéré par le roi comme une grande victoire qu'il offre à Amon qui l'aurait alors secouru en plein désarroi et abandon au milieu d'un péril certain. Cette épopée de Ramsès II a servi a légitimer son règne, les premiers égyptologues ne remettant pas en cause sa victoire7.
Les Hittites se déclarent eux aussi vainqueurs de leur côté, l'issue de la bataille ayant davantage l'aspect d'un statu quo que d'une débandade. Ramsès ne pousse d'ailleurs pas plus loin cet avantage annoncé, et préfère renforcer ses positions.
La conquête de Moab et d'Edom

À l'issue de la bataille de Qadesh, un statu quo s'installe entre l'empire hittite et l'Égypte et la diplomatie reprend entre les deux rivaux. Cependant la situation ne semble pas à l'avantage des Hittites qui ne cherchent pas à engager un nouveau conflit direct avec Ramsès.
Les Égyptiens de leur côté doivent faire face à de nouvelles difficultés au sein de leur possession de Canaan où les royaumes d'Edom et de Moab se soulèvent, probablement encouragés par l'affaiblissement momentané de l'emprise égyptienne. En effet, la bataille de Qadesh avait momentanément porté un sérieux coup à la puissante armée égyptienne et en tout cas au crédit du pharaon sur la région.
Il est possible en outre que l'or hittite ait financé les désirs d'autonomie locale des deux royaumes. Ces troubles permettaient en tout cas d'éloigner les ambitions de Ramsès des terres hittites8.
La réaction de Ramsès est aussi rapide que décisive à l'encontre des insurgés. La 7e année de son règne, il confie une partie de son armée à son fils aîné Amonherkhépeshef qui traversant le Neguev et contournant la mer Morte par le sud, se dirige droit contre Édom puis remonte sur Moab. Il met le siège devant la cité de Rabath Batora qu'il conquiert et y installe son camp de base.
De son côté Ramsès qui a quitté la capitale de Pi-Ramsès avec l'autre partie de son armée au même moment que son fils, longe la côte s'assurant le contrôle de Gaza et d'Askalon, puis bifurquant vers Jérusalem il marche contre Jéricho et contournant la mer Morte par le nord, pénètre en Moab. Il dépasse le Mont Nebo, conquiert la cité de Dibon et fait alors la jonction avec l'armée de son fils restée à Rabath Batora.
Grâce à cette technique de la tenaille, la conquête est rapide et le pharaon écrase les troupes des princes locaux qui lui font allégeance. Ramsès laisse des garnisons dans les cités prises,chargées d'organiser le contrôle de la région et de surveiller les mouvements des nombreuses populations nomades qui sévissaient alors, parmi lesquelles on compte les bédouins Shasou, vassaux des Hittites, et les Apirou qui opéraient de fréquentes incursions dans les territoires contrôlés par les égyptiens.
Une fois assuré de ses arrières et de son ravitaillement Ramsès peut alors reprendre la route de la Syrie afin de reprendre les territoires perdus et abandonnés aux Hittites suite à la bataille de Qadesh. Pharaon, son fils et leur armée rassemblée remontent alors vers le Mont Nebo et prennent Heshbon en Ammon. Enfin ils marchent sur Damas, l'antique Temesq, où le roi fonde une nouvelle cité à son nom Pi-Ramsès de la vallée des Cèdres9.
Une fois le contrôle assuré de l'ensemble de cette partie de la Jordanie et de la Syrie actuelles, les troupes égyptiennes se dirigent à nouveau vers l'Oronte et atteignent la ville de Koumidi qui subit un siège et est capturée également.
Grâce à cette tactique de sièges successifs et de mise en coupe réglée des terres conquises, Ramsès a repris le contrôle de la situation au plus proche de ses frontières ainsi que sur toute la zone d'influence égyptienne en Orient. Il s'accorde ainsi un répit qui lui permet de se tourner à nouveau contre l'empire des Hittites.

Le siège de Dapour


À peine trois ans après le conflit qui faillit causer respectivement leur perte, les hostilités reprennent donc. Cette fois encore Ramsès cherche à pousser son avantage et à conquérir du terrain.
L'armée égyptienne reprend la route de la Syrie, contourne Qadesh par l'ouest et met le siège devant Dapour une autre forteresse contrôlée par les Hittites.
Il semble que Mouwatalli n'ait pas eu la capacité de contrer cette avancée sur son territoire même si de nombreuses troupes avaient été mises en garnison dans et autour de la citadelle. La bataille s'engage dans la plaine devant la cité et les chars hittites s'affrontent aux chars égyptiens.
Rapidement débordés, les Hittites se réfugient dans la forteresse qui est aussitôt attaquée par les fantassins égyptiens parmi lesquels on compte plusieurs fils du roi qui mènent le siège.
Des représentations de cette nouvelle bataille ont été gravées en relief sur les murs des temples de Ramsès en Égypte dont notamment celui de Louxor et celui du Ramesséum. Ces tableaux présentent en une unité de scène les différentes étapes de la bataille et du siège depuis la bataille dans la plaine jusqu'à la reddition du prince de Dapour qui tend un encensoir en signe d'armistice10.
Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y installant également une garnison à demeure.
Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à prendre aux Hittites un point stratégique d'importance séparant l'Amourrou de leur emprise.
L'année suivante, pour consolider ses positions il organise une nouvelle campagne qui voit les troupes égyptiennes défiler dans les principales cités de la région prenant au passage Acre.
Tyr, Sidon, Byblos renouvellent leur allégeance et l'armée égyptienne faisant halte à Dapour nouvellement conquise, pénètre encore plus avant en territoire hittite conquérant la cité de Tounip11.
Les Hittites ne pouvaient en rester là et quelques années plus tard ils reprennent la forteresse de Dapour, obligeant Ramsès à opérer une nouvelle campagne dans la région lors de la 18e année de son règne. La citadelle est à nouveau assiégée et conquise, et à nouveau cette victoire sera légendée en relief sur les murs des temples égyptiens.

Le traité de paix égypto-hittite

Le conflit entre l'Égypte et le Hatti à défaut d'épuiser les belligérants, ne permet donc pas de dégager de nette victoire de l'un sur l'autre. On assiste au contraire à une succession de batailles qui permettent, soit à l'armée hittite, soit à l'armée égyptienne de grignoter du terrain, mais aucune grande bataille n'est engagée comme si la crainte d'une défaite et d'un affaiblissement décisif pour l'un ou l'autre des empires l'emportait sur les ambitions d'élargissement des possessions.
De plus, la situation intérieure de l'empire hittite se désagrège avec la mort de Mouwatalli dont la succession est rendue difficile avec l'usurpation du trône par Mursili III, fils de l'adversaire de Ramsès. La montée de la puissance assyrienne représente de plus une sérieuse menace pour le Hatti qui cherche alors à faire alliance avec ses anciens ennemis à commencer par Babylone.
Il semble que ce soit les Hittites qui prennent l'initiative de soumettre à l'Égypte une véritable proposition d'alliance et de paix12. Hittites et Égyptiens s'engagent à ne plus se faire la guerre, à s'aider mutuellement en cas de catastrophe ou bien d'invasion. Il s'agit sans doute du premier traité de paix connu au monde. Le traité définitif n’aurait été conclu qu’à la 34e année du règne de Ramsès, quand l’empire adversaire avait déjà changé de maître  : Hattusil III, frère de Mouwatalli, qui s’empara du trône, expulsant le fils de l’ancien souverain. Une fois les clauses du traité réglées, elles sont inscrites sur de grandes tablettes en argent massif scellées par Hattusil et remises par l'ambassadeur du Hatti à Ramsès dans sa capitale du delta du Nil. En échange, Pharaon fait parvenir au roi hittite la version égyptienne marquée du sceau de Ramsès.
Chacune des deux tablettes sera déposée aux pieds des principales divinités des deux empires  : Teshub pour le Hatti et Rê pour l'Égypte. La version égyptienne de ce traité est reproduite sur les murs de Karnak et la version hittite retrouvée à Hattousa, la capitale du royaume hittite (dans l'actuelle Anatolie en Turquie), est écrite en langue akkadienne sur une tablette d'argile conservée au musée archéologique d'Istanbul13.
Les négociations conduisent les deux souverains à s'envoyer un volumineux courrier ainsi que des cadeaux en grand nombre. À ce ballet épistolaire participent non seulement les souverains mais aussi les reines et les ministres, tel le vizir Paser. C'est alors qu'est évoqué un possible mariage entre Ramsès II et une fille du roi Hattousili III, acte diplomatique venant sceller définitivement la nouvelle alliance des deux anciens ennemis. Cette pratique est courante et Ramsès a déjà épousé une princesse babylonienne.
Cependant, la négociation du mariage est difficile en raison des garanties exigées par la femme d'Hattousili, Puduhepa, qui a, semble-t-il, une influence déterminante sur son époux. En particulier, elle exige que ses messagers puissent joindre la princesse sans entrave.
Ce problème réglé, des envoyés égyptiens viennent à Hattousa, la capitale hittite pour procéder à l'onction de la princesse, acte qui officialise l'union.
La princesse prend alors la route de l'Égypte avec sa dot14. Elle rencontre Ramsès II à Pi-Ramsès et semble-t-il plaît à son mari. Elle est renommée d'un nom égyptien, Maât-Hor-Néférou-Rê. Nous ignorons si elle eut la moindre influence sur la politique conduite par son mari ; cependant Ramsès fait construire pour elle un palais à Pi-Ramsès. Une fille, Néférourê, naît de cette union, fille dont nous perdons rapidement la trace.
Dans une lettre envoyée par Hattousili à Ramsès, le roi hittite regrette que sa fille n'ait pas conçu un garçon. La princesse termine probablement sa vie dans le harem du roi à Gourob dans le Fayoum15. Sa tombe n'a jamais été retrouvée.
Ramsès II épouse une seconde princesse hittite des années plus tard mais nous ignorons pratiquement tout du contexte qui préside à cette nouvelle union. Cependant ce fait est révélateur de la normalisation pacifique des rapports entre les deux États.

L'exploitation de la Nubie et la construction des temples d'Abou Simbel

Originaire d'une famille du delta du Nil, Ramsès II installe son palais et le centre administratif de l'Égypte à Pi-Ramsès, mais il a aussi besoin de continuer, comme son père, d'exploiter les ressources de la Nubie (plus au Sud) : l'or pour enrichir les temples, mais aussi pour acheter des alliances en Asie (l'empire hittite est ébranlé par la montée de la jeune Assyrie) ; du bois, dont le cèdre du Liban, mais aussi du cuir, du bétail et surtout des hommes pour l'armée.
Dès les premières années de son règne, —d'aucuns pensent à une corégence avec Séthi Ier—, il intervient en pays de Ouaouat et de Koush, réduisant les désirs traditionnels de révolte des tribus soudanaises. L'exploit est relaté dans l'avant-cour du petit temple de Beit el-Ouali qu'il fit édifier en Basse-Nubie non loin d'Assouan.
Des carrières de la région, qu'il ré-exploite à grande échelle, il tire les grands obélisques et statues qui ornent ses monuments de Haute et Basse-Égypte, mais ne délaisse pas la ville d'Éléphantine et sa région.
Il organise alors un véritable programme architectural pour la région immédiatement au sud de la première cataracte qui est la frontière historique de l'Égypte avec son voisin méridional.
Il restaure bien sûr les forteresses entretenues depuis le Moyen Empire, à Bouhen, Semna et Kouma, mais fonde également une série de sanctuaires, que l'on nomme hémi-spéos, car pour partie creusés dans la roche et pour l'autre construits en maçonnerie, dédiés aux dieux dynastiques et étroitement liés au rôle de l'inondation, notamment :
    •    le temple d'Amon de Ouadi es-Seboua ;
    •    le temple de Ptah de Gerf Hussein ;
    •    le temple de Rê de Derr ;
    •    les deux temples d'Abou Simbel : l'un est consacré à sa reine favorite Néfertari, l'autre, le plus grand aux dieux protecteurs de l'Empire, Amon, Ptah et Rê mais aussi à Ramsès II lui-même, qui s'y fait représenter sous forme d'un dieu à tête de faucon.
Ramsès et les dieux

Ramsès II fut aussi un grand théologien, reprenant à son compte l'initiative solaire amorcée par Akhénaton, mais en préservant les cultes traditionnels. Voulant lui aussi développer au travers de sa propre personne une religion transfrontalière permettant de rassembler tous les peuples mis sous sa coupe, il favorisa au contraire les temples des grands dieux de l'Empire : Amon, Rê, Ptah, Osiris.
En effet, plutôt que d'effacer leur culte comme le fit à son péril Akhénaton, il les affirma dans leur rôle central dans la vie économique et spirituelle du pays, et instaura le sien propre, de son vivant, s'associant ainsi encore davantage que ses ancêtres aux dieux dynastiques et tout particulièrement au dieu Rê. L'exemple des temples de Nubie est parlant à ce sujet.
Partout il reprit l'initiative en redonnant aux temples et aux cultes des dieux un faste inégalé. Les innombrables fondations à son nom l'attestent et ses successeurs n'eurent qu'à parachever l'entreprise de leur prestigieux aïeul.
Enfin, conscient de l'emprise du dieu Amon-Rê de Thèbes et de son clergé sur le pays, emprise qui menaçait quelque peu le pouvoir royal, raison qui sans nul doute participa au choix de « l'hérétique » Akhénaton en son temps, il usa de stratégie en favorisant autant que faire se peut les temples de Ptah à Memphis et de Rê à Héliopolis. En retour, il donna des gages de sa bonne foi aux prêtres de Karnak en effaçant le souvenir de celui qui voulut leur perte, ainsi que de sa descendance.
Cette tendance avait déjà été amorcée par son père Séthi qui se fait représenter dans son temple d'Abydos en compagnie de son fils héritier devant une liste de rois représentant leurs ancêtres sur le trône d'Horus, liste de laquelle sont absents les rois d'Amarna, jusqu'à Horemheb, mais aussi Hatchepsout.
C'est de son temps également que les cultes des grandes villes du delta retrouvèrent leur importance, en instituant également de nouveaux, comme ceux des dieux orientaux tels que Baal, qui sera associé par syncrétisme à Seth, ou encore Astarté, Anta, Reshef, etc.
Ces cultes se retrouveront à cette époque dans toute l'Égypte, de Memphis à Thèbes (Deir el-Médineh), prouvant ainsi un brassage des cultures propre à une période de paix assurée.
Le bâtisseur[modifier | modifier le code]

Ramsès II est un grand bâtisseur qui fait de Pi-Ramsès la « capitale » à l'est du delta du Nil, en la dotant de temples grandioses, d'un grand palais, d'un port et d'arsenaux, s'assurant ainsi un poste avancé pour préparer ses expéditions dans le levant, et régner sur un immense empire s'étendant de la quatrième cataracte en pays de Kouch jusqu'aux frontières du Hatti et du Mitanni sur l'Oronte.
Il achève ainsi de restaurer la grandeur de l'Égypte des Thoutmôsis perdue suite à l'aventure amarnienne. Grâce à une politique défensive efficace (il construit une série de forts à l'ouest du delta dont on a retrouvé les traces récemment), il offre une période de paix au pays favorisant ainsi le développement des arts et des métiers.
Il achève la grande salle hypostyle du temple d'Amon-Rê à Karnak, ajoute une grande cour à portique au temple d'Amon-Min à Louxor, ainsi qu'un grand pylône précédé de deux obélisques.
Il construit son temple funéraire, le Ramesséum, en face de Louxor, qui comprend deux pylônes précédant deux cours à portiques et une grande salle hypostyle. Diodore de Sicile nous donne une description fidèle de ce monument qu'il nomme alors le tombeau d'Ozymandias, forme grécisée du nom de couronnement de Ramsès : Ouser-Maât-Rê.
Il fait également édifier un temple cénotaphe à Abydos non loin de celui de son père qu'il achève de décorer. Puisant dans les ruines de l'ancienne capitale d'Amarna, il rebâtit le temple de Thot d'Hermopolis, l'antique Khemenou, en réutilisant notamment les temples et bâtiments du site voisin.
Il construit également à Memphis, agrandissant le grand temple de Ptah avec l'adjonction sur son axe ouest d'une grande salle hypostyle précédée d'un pylône devant lequel il dresse des colosses, mais en édifiant aussi une série de temples et chapelles sur le parvis du sud de l'enceinte où il élève au moins un grand colosse à son effigie qui gît actuellement sur le dos (photo ci-dessous).
De même, il restaure également à Bubastis, où il refait ou décore la salle hypostyle du temple de Bastet. On y a retrouvé récemment un colosse à l'image d'une de ses épouses royales, qui aujourd'hui a été redressé et est visible dans le champ de ruine de la cité antique.
En revanche, il est établi aujourd'hui qu'il fait également enlever ou plutôt remplacer le nom de certains de ses prédécesseurs pour mettre le sien à la place quand il restaure leurs monuments. Ce trait particulier lui donne une réputation d'usurpateur tant nous possédons d'exemples de statues et monuments réinscrits à son nom. Si cette activité est quelque peu abusive, il convient de rappeler que de nombreux monuments et sanctuaires ont souffert dans les années qui précédent l'avènement de la XIXe dynastie et de ce fait nécessitent une restauration voire une reconstruction complète.
On peut voir ce type de « réaménagement » au temple de Louxor, où dans la cour qu'il fait édifier en l'honneur d'Amon-Min, il intercale des colosses entre les colonnes des portiques qui la bordent, certains sculptés sous son règne, d'autres « usurpés » d'Amenhotep III.
Remplissant son rôle de garant de l'équilibre entre les hommes et les dieux, Ramsès se doit de rétablir les cultes et de les doter de biens permettant de les assurer dans tout le pays.

L'un de ses fils, Khâemouaset, grand prêtre de Ptah à Memphis et un temps héritier en titre de la Double Couronne, est chargé de cette mission, parcourant les sites délabrés et inscrivant des stèles commémoratives de cet exploit (voir par exemple la restauration entreprise sur la pyramide d'Ounas de la Ve dynastie qui comporte sur son revêtement sud encore visible un texte du prince en l'honneur de son père et de son illustre prédécesseur).
C'est lui qui est chargé également de l'organisation des grandes fêtes jubilaires de Ramsès II, les fêtes-Sed, jusqu'à ce qu'il soit remplacé dans cette fonction par son frère Mérenptah. C'est pour l'occasion de ces jubilés qu'il fit bâtir un grand parvis à Pi-Ramsès qui comportait au moins six obélisques de grande taille.


Les « colosses » de Ramsès
Article détaillé : Colosses de Ramsès II.
Ramsès II fit ériger des colosses à son effigie dans les grands temples construits ou restaurés.
Les plus célèbres sont ceux en façade des temples d'Abou Simbel, ceux qui encadrent l'entrée du pylône du temple de Louxor, le colosse couché à Memphis, ainsi que celui qui trônait depuis quelques décennies en plein centre du Caire, sur la place qui porte son nom devant la gare centrale et qui provient également du grand temple de Ptah.
Attaqué par la pollution, ce dernier a été transféré le 25 août 2006 vers Gizeh afin d'être installé au cœur du Grand musée égyptien actuellement en cours de construction.

La fin du règne et la légende

Ramsès II eut une fin de règne endeuillée par la disparition successive de ses héritiers et de sa grande épouse royale Néfertari. Il meurt après un règne de soixante-six ans, qui correspond à plus de la moitié de la XIXe dynastie.
Il est inhumé dans la tombe KV7 dans la vallée des rois qui n'est plus visitable actuellement tant elle est dégradée (car creusée dans une couche marneuse de la vallée, qui ne résista pas bien aux sporadiques mais dévastatrices inondations de l'oued asséché dans lequel fut choisi l'emplacement de la nécropole royale).
Des fouilles et une campagne de restauration sont actuellement en cours pour parfaire notre connaissance de la tombe royale. Le trésor funéraire de Ramsès II a disparu depuis longtemps certainement à l'occasion de pillages qui eurent lieu à la fin du Nouvel Empire. Ainsi un braséro au nom de Ramsès II a été retrouvé dans le trésor funéraire de Psousennès Ier de la XXIe dynastie à Tanis, et les musées possèdent des ouchebtis à son nom, preuve caractéristique d'un pillage ancien.
De même, sa momie fut déplacée par les prêtres, d'abord dans la tombe de son père, puis à nouveau dans la tombe de la cachette (DB320) retrouvée à la fin du xixe siècle à la suite d'une enquête rocambolesque du tout jeune service des antiquités égyptiennes conduite par Mariette. En effet, dans les années 1870 à Paris et au Caire, apparaissent des antiquités égyptiennes portant les titulatures royales ; les égyptologues concluent que des trafiquants avaient secrètement découvert une nouvelle tombe. Mariette puis Gaston Maspero et ses collaborateurs remontent la filière des trafiquants jusqu’à deux frères, Ahmed et Mohamed Abd el-Rassul, bédouins sédentarisés probablement en cheville avec Mustapha Aga Ayat, agent consulaire de Grande-Bretagne, de Belgique et de Russie, pour faire passer à Paris les pièces qu'ils avaient pillé. Mohamed Abd el-Rassul accepte de coopérer16 et révèle la cachette à Deir el-Bahari. Brugsch, conservateur-adjoint du musée de Boulaq et collaborateur de Maspero, découvre cette caverne le 6 juillet 1881 : le tombeau contenait 5 000 objets dont 36 sarcophages de divers pharaons du Nouvel Empire (parmi lesquels Séthi Ier, Ahmôsis Ier et Thoutmôsis II), 3 000 statuettes funéraires, des meubles et de la vaisselle funéraire... Les pièces furent envoyés au musée de Boulaq le 8 juillet 188117.
Ramsès II est retrouvé enveloppé dans des bandelettes posées par les prêtres de la XXIe dynastie, et réinstallé dans un sarcophage en bois de cèdre qui avait appartenu à Ramsès Ier, son grand-père. Cela illustre combien la vallée des rois fut l'emprise de convoitises lorsque s'effondra l'Empire des Ramsès. Le Pacha d’Égypte ordonne le déshabillage de la momie de Ramsès II le 1er juin 1886 au musée de Boulaq : lors de son débandelettage par Maspero, et le dégagement de ses bras, une tension post-mortem rejette l'un de ses bras soudainement dans un dernier geste, créant l'effroi et la fuite de l'assistance (notamment les ministres du pacha) venue admirer le spectacle, ce qui sera une des origines du mythe de la malédiction des momies égyptiennes. En 1907, Pierre Loti visite de nuit le musée de Boulaq et constate la dégradation de la momie de Ramsès II laquelle subit sa première radiographie en 191218.
La dépouille (momifiée) de Ramsès II est transférée au musée égyptien du Caire puis « soignée » dans les années 1970 car des champignons s'y étaient développés au contact de l'air moderne. L'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt propose son sauvetage grâce à un laboratoire créé pour la momie lors de son exposition à Paris en 197619.
L'étude de cette dépouille au musée de l'Homme à Paris20 en 1976-77 a révélé que Ramsès était de haute stature, il mesure 1,90 m, roux et « leucoderme, de type méditerranéen proche de celui des Amazighes africains21,22 ».

Ramsès II est-il le pharaon de l'Exode ?

Ramsès II est également connu du grand public pour une toute autre raison : les traducteurs de la Bible et longtemps les historiens après eux, l'indiquent comme ayant été le pharaon régnant au moment de l'Exode, la fuite des Hébreux, qui a été évoquée aussi dans de nombreux films, comme Les Dix commandements.
Cette hypothèse s'appuie sur l'argument suivant  : la stèle de victoire de son successeur Mérenptah23 mentionne un peuple installé en Canaan. De plus, il est attesté selon les sources égyptiennes l'existence d'un haut fonctionnaire, Ben Azèn, d'origine sémite qui serait intervenu dans un conflit opposant un groupe de nomades à des officiers royaux égyptiens24. L'identification à Moïse peut sembler assez évidente.
Par ailleurs, la Bible mentionne que les Hébreux sont astreints à des corvées et construisent les villes de Pithom et Ramsès25. Cette dernière ville apparaît ensuite comme le point de départ de l'Exode26. Or, Ramsès II est un grand bâtisseur et il entreprend au cours de son règne la construction d'une nouvelle capitale : Pi-Ramsès, non loin d'Avaris, l'ancienne capitale des Hyksôs, les pharaons d'origine sémitique. Par conséquent, le règne de Ramsès semble fournir le cadre adéquat correspondant au récit de la Bible sur la sortie des Hébreux d'Égypte.
Cependant l'identification de Ramsès II au pharaon de l'Exode se révèle moins évidente lorsqu'on y regarde de plus près. Aucun document provenant de ce règne ne peut être mis en rapport avec l'expulsion, la sortie, d'un peuple sémitique du pays. Enfin le fameux Ben Azèn non seulement n'a jamais quitté l'Égypte mais a fidèlement servi les successeurs du roi jusqu'au règne de Ramsès III. Toutefois, l'absence de trace de noyade sur la momie de Ramsès, mort nonagénaire, n'est pas un argument contredisant les versets bibliques. Le texte implique uniquement [...] l'armée de Pharaon [...] dans la noyade (Exode ch14, v28).
Concernant les localités mentionnées par le récit de la sortie d'Égypte, force est de constater que pour la plupart d'entre elles rien ne permet une identification spécifique à l'époque de Ramsès II. L'itinéraire donné par le livre de l'Exode entre le point de départ, la ville de Ramsès, et l'engloutissement de l'armée égyptienne donne les villes suivantes  : Sukkoth, Etam, Pi-Hahiroth, Mig-dol et Baal-Cefôn27. Des sites comme Etam et Pi-Hahiroth sont inconnus (Etam est peut-être une déformation de Pithom) et Migdol est introuvable dans les textes égyptiens. Mais ce dernier est cité par Ezéchiel et Jérémie, ainsi que l'historien grec Hérodote28, comme d'une ville située dans le delta du Nil où séjournent de nombreux juifs après la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor II en -587. Le nom de Baal-Cefôn (Baal du Nord) est une divinité populaire dans la partie orientale de la mer Méditerranée vers la fin du Ier millénaire av. J.-C. y compris en Égypte29. Il est plausible que le chapitre quatorze de l'Exode fasse allusion au temple de Tahpanès où selon Jérémie vit une importante communauté juive au ve siècle avant notre ère. On le voit, la plupart des noms mentionnés s'expliquent dans le contexte plus récent des époques assyrienne, babylonienne et perse globalement du viie siècle au ive siècles, période où les récits de la sortie d'Égypte sont mis par écrit.
Le pharaon de l'Exode ne porte pas de nom. Si les rédacteurs du texte biblique de cette période avaient considéré Ramsès II ou un autre pharaon comme celui régnant rien ne s'opposait à ce qu'ils utilisent son nom, ce qui est le cas pour plusieurs autres souverains d'Égypte cités par la Bible. Il semblerait donc qu'ils aient considéré que l'indication de la construction d'une ville nommée Ramsès par une population d'esclaves juifs était suffisamment riche d'information. Il est impossible de s'appuyer uniquement sur les textes bibliques pour faire de Ramsès II le pharaon de l'Exode30. Quant à Manéthon, historien égyptien à l'époque ptolémaïque, il situe le bannissement des Hébreux sous le règne d'un certain Aménophis difficilement rattachable à un souverain particulier (peut-être Amenhotep III).

Sépulture

La tombe de Ramsès II a été ravagée par le temps. Outre les violations qu'elle a eu à subir dès la fin du Nouvel Empire, elle a été périodiquement inondée suite à de violents orages qui se produisent régulièrement dans la région. Des pluies soudaines font alors se déverser dans l'oued de la vallée des rois de véritables torrents d'eaux mélangées à de la terre, du sable et de la roche formant une boue qui en s'introduisant dans l'hypogée ont peu à peu détruit toute la décoration du tombeau.
Depuis quelques années la Mission pour la sauvegarde du Ramesséum, dirigée par Christian Leblanc, procède à la restauration de la tombe du roi, la dégageant de sa gangue de boue solidifiée et restituant des pans entiers de sa décoration retrouvés parmi les débris. De rares objets provenant du mobilier du roi ont pu aussi être retrouvés démontrant que la tombe avait été vidée de son contenu bien avant sa dégradation par les éléments naturels.
En face de la tombe de Ramsès II, une grande tombe collective a été retrouvée dans la vallée des rois, la KV5, qui comprend de multiples chapelles et tombeaux des enfants royaux. Son exploration n'est toujours pas achevée.

Causes de la mort de Ramsès II

La momie fut examinée en 1886 par Gaston Maspero et le docteur Fouquet, première investigation approfondie de la momie, ces investigations furent menées avec les moyens de l'époque : observation détaillée du corps, mensurations diverses.
En 1974, pour connaître les causes de la mort de Ramsès II et d'autres momies, dont celle de Mérenptah, des recherches furent entreprises sous la direction de Maurice Bucaille avec des collaborateurs égyptiens puis une dizaine d'autres collaborateurs français de disciplines médicales diverses. Les résultats furent communiqués entre autres à l'académie de médecine et à la Société française de médecine légale. Son livre Les Momies des Pharaons et la médecine31 présente les résultats définitifs de ses recherches.
De nombreuses techniques modernes furent utilisées, explorations radiologiques et endoscopiques, investigations dans le domaine dentaire, recherches microscopiques, médico-légales, etc. Une trouvaille de grande importance grâce à l'utilisation de films radiologiques de très haute sensibilité permit de mettre en évidence l'existence d'une très grave lésion de la mâchoire de Ramsès II, une ostéite étendue du maxillaire inférieur d'origine dentaire. Maurice Bucaille en conclut que ces lésions ont probablement été mortelles à condition que le roi n'eût pas d'autres maladies graves non décelées (à cause de l'impossibilité d'examiner les organes du thorax liée à la momification) et qu'il ne pouvait être le pharaon qui poursuivit Moïse[réf. nécessaire] et les Hébreux, car il mourut dans d'affreuses souffrances entraînant une incapacité physique totale.
On ne peut également exclure qu'il soit mort de vieillesse à plus de quatre-vingt-dix ans30.

 

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LA VARIOLE

 

  La   Variole
   
Formes de la maladie


La variole existait sous deux formes principales, la variole majeure et la variole mineure, dont les lésions étaient comparables. L'évolution pathologique de la variole mineure était plus bénigne, avec un taux de létalité < 1%. Le taux de létalité de la variole majeure se situait aux environs de 30%.
Il existait deux formes rares de la variole : une forme hémorragique et une forme maligne. La forme hémorragique, toujours fatale, se présentait comme une éruption accompagnée d'hémorragies des muqueuses et de la peau. La variole maligne était caractérisée par des lésions qui restaient molles et plates, sans former de pustules. Elle était presque invariablement létale.


Tableau clinique
Le délai d'incubation de la variole est en général de 12-14 jours (extrêmes 7-17 jours) ; il n'y a pas alors de signe d'excrétion virale. Au cours de cette période, la personne apparaît et se sent en bonne santé et n'est pas contagieuse.
L'incubation est suivie par l'apparition de symptômes de type grippal à début brutal, avec fièvre, malaise, céphalées, prostration, douleurs dorsales sévères et, moins souvent, douleurs abdominales et vomissements. Deux à trois jours plus tard, la température chute et le patient se sent un peu mieux, alors que l'éruption caractéristique apparaît, d'abord sur le visage, les mains et les avant-bras, puis quelques jours plus tard sur le tronc. Les lésions se développent également sur les muqueuses du nez et de la bouche et s'ulcèrent très rapidement après leur formation, libérant de grandes quantités de virus dans la bouche et la gorge.
La distribution centrifuge des lésions, prédominant à la face et aux extrémités plutôt que sur le tronc, est un signe diagnostique caractéristique de la variole qui, pour un oeil exercé, évoque le diagnostic. Les lésions évoluent, passant du stade de macules à celui de papules, puis de vésicules et de pustules. Dans une zone donnée, toutes les lésions évoluent simultanément. 8 à 14 jours après l'apparition des symptômes, les pustules forment des croûtes qui laissent des cicatrices déprimées et dépigmentées après guérison.
La variole était parfois confondue avec la varicelle, une infection de l'enfant répandue partout dans le monde et rarement fatale. Les caractéristiques de la varicelle qui la distinguent de la variole sont les suivantes : lésions beaucoup plus superficielles, présence prédominante sur le tronc plutôt que sur la face et les extrémités et évolution en plusieurs poussées dans la même zone.
La variole est une maladie que les soignants entraînés peuvent facilement diagnostiquer sans avoir recours aux analyses de laboratoire. Pendant la campagne d'éradication, l'OMS a mis au point des documents de formation conçus pour aider le personnel de santé à reconnaître la variole, à la distinguer de la varicelle et à éviter des erreurs diagnostiques fréquentes. Ces documents sont maintenant disponibles sous forme électronique.


Infectiosité
Pendant la période d'incubation, les personnes porteuses du virus ne sont pas contagieuses. La fréquence de la contamination interhumaine est maximale après contact direct avec un patient, une fois que la fièvre s'est installée et pendant la première semaine de l'éruption, lorsque le virus est libéré par les voies respiratoires. Si les patients restent contagieux jusqu'à la chute des dernières croûtes, les très nombreux virus éliminés par la peau ne sont pas extrêmement infectieux. Quand les patients sont entrés dans les derniers stades de la maladie, le risque de transmission par contact à des personnes réceptives est beaucoup moins grand. Par précaution, les mesures d'isolement du patient formulées par l'OMS pendant la campagne d'éradication exigeaient l'isolement, à l'hôpital ou à la maison, jusqu'à la chute de la dernière croûte.
Transmission
En l'absence d'immunité induite par la vaccination, l'être humain semble être universellement sensible à l'infection par le virus de la variole. Il n'existe aucun réservoir animal. Les insectes ne jouent aucun rôle dans la transmission.
Une série de diapositives de l'OMS pour le diagnostic de la variole se trouve à cette adresse.
La transmission de la variole est interhumaine, et se fait lors des contacts directs par les aérosols et les gouttelettes de Flügge émises par la personne infectée une fois que la fièvre a débuté, notamment si la toux est l'un des symptômes. La maladie peut également se transmettre par le linge contaminé, vêtements et draps ; cependant, le risque d'infection est alors bien plus faible.
Autrefois, les patients atteints de variole majeure (la forme la plus grave de la maladie) devaient dès le début garder le lit (avant l'apparition de l'éruption) et jusqu'à la fin de la maladie. La propagation de l'infection était limitée aux contacts dans le voisinage proche. Dans le cas de la variole mineure, toutefois, la maladie était si bénigne que les patients atteints continuaient à se déplacer pendant la phase infectieuse, et propageaient par conséquent le virus beaucoup plus largement.
Pendant la campagne d'éradication, l'investigation des flambées provoquées par l'importation de cas dans des pays industrialisés de la zone tempérée a montré qu'en milieu fermé le virus pouvait parfois se propager par voie aérienne à l'intérieur des bâtiments par le système de ventilation et contaminer des personnes situées dans d'autres pièces ou à d'autres étages, dans des endroits éloignés et apparemment sans connexion. Ce mode de transmission n'était pas important dans les zones tropicales où il n'y avait pas de système de ventilation des habitations et des hôpitaux. Les épidémies évoluaient relativement lentement. Lintervalle entre chaque génération de cas était de 2-3 semaines.
Lors des flambées survenant naturellement, le premier cas (ou cas indicateur) contaminait rarement plus de 5 autres personnes, même pendant la saison où la transmission était maximale. Il est arrivé, comme lors de l'épidémie qui a suivi l'importation d'un cas en ex-Yougoslavie en 1972, que les cas indicateurs contaminent plus d'une douzaine de personnes. On ne dispose malheureusement de données historiques que pour les périodes où l'immunité de la population était importante, obtenue soit par vaccination soit pour avoir survécu à une infection naturelle. En absence de maladie naturelle et de vaccination, la population mondiale est beaucoup plus sensible. D'après certains experts le taux de transmission serait estimé aujourd'hui à près de 10 nouvelles infections par personne infectée.


Traitement
Administré jusqu'à 4 jours après l'exposition au virus, le vaccin confère une immunité protectrice et peut éviter l'infection ou diminuer la gravité de la maladie. Mis à part le traitement symptomatique, il n'existe pas actuellement de traitement efficace. Un certain nombre de composés sont étudiés comme agents chimiothérapeutiques. L'un d'eux, le cidofovir, a donné des résultats prometteurs dans les études de laboratoire.
Gestion d'une flambée
On insistera sur la prévention de la propagation de l'épidémie. Il faut pour cela ne pas oublier que le patient atteint de variole n'est pas contagieux au début de la maladie mais le devient dès que la fièvre apparaît, et le reste plus ou moins jusqu'à la chute de toutes les croûtes. En outre, l'immunité se développe rapidement après la vaccination antivariolique (voir ci-dessus).
La surveillance est probablement plus facile pour l'infection variolique que pour n'importe quelle autre maladie infectieuse. Il apparaît une éruption caractéristique (voir ci-dessus), parfaitement typique dans la grande majorité des cas. L'éruption est particulièrement dense à la face et aux mains - parties du corps non couvertes et facilement visibles.
On sait, d'après la campagne d'éradication, qu'en présence d'un système de surveillance énergique, sensible à la survenue des cas de variole et soutenu par une infrastructure adéquate, les mesures de confinement à petite échelle, mais rapides et strictes, permettent d'interrompre assez vite la chaîne de transmission et d'arrêter la progression de la flambée de variole. La stratégie d'isolement implique la détection efficace des cas et l'identification et la vaccination des contacts.
Les patients chez lesquels un diagnostic de variole est porté doivent être isolés. Toutes les personnes en contact direct, actuel ou futur, avec ces patients doivent être vaccinées. Les hôpitaux s'avérant amplifier les épidémies en cas de flambée de variole, l'isolement du patient à la maison sera envisagé lorsque les établissements de santé dont pas les installations adéquates. Quelle que soit la politique suivie, l'isolement est indispensable pour rompre la chaîne de transmission.
Quand l'éruption apparaît avant que le patient ait pu être isolé, on lui demandera d'établir la liste de tous ses contacts récents. Les personnes contacts seront vaccinées. Si la vaccination des contacts n'est pas possible, ils seront placés en observation et leur température sera contrôlée tous les jours pendant les 18 jours qui suivent le dernier contact avec le cas. Si leur température atteint 38' C ou plus pendant 2 jours consécutifs, ils seront isolés.
Toutes les personnes, soignants, infirmiers, etc., entrant en contact avec le patient seront vaccinées dès que la variole est identifiée comme la cause de la flambée.
Dans le cas d'une flambée étendue, il sera conseillé à la population d'éviter les endroits très fréquentés et de suivre les recommandations de santé publique relatives à la protection individuelle.
Lutte contre l'infection dans les établissements de santé
    •    Même vacciné, le personnel médical, infirmier, et de la morgue, devra porter des gants, des bonnets, des blouses et des masques chirurgicaux.
    •    Les instruments, les excreta, les liquides et tous les matériels contaminés seront décontaminés, chimiquement, par la chaleur ou par incinération.
    •    Les vêtements et les draps contaminés, s'ils ne sont pas incinérés, seront autoclavés ou lavés à l'eau chaude avec de l'eau de javel.
    •    Les bâtiments pourront être désinfectés par des fumigations de formaldéhyde.
    •    Les cadavres seront incinérés dans un lieu prévu à cet effet chaque fois que possible, et toutes les personnes en contact avec les corps seront vaccinées ou tout au moins leur température sera contrôlée quotidiennement. On pourra également utiliser des housses mortuaires traitées à l'eau de javel.
    •    Les manipulations de matériels infectieux doivent être réservées aux laboratoires de confinement à haute sécurité, sécurité biologique niveau 4, et autorisées uniquement dans 2 laboratoires désignés par l'OMS, aux Etats-Unis et dans la Fédération de Russie.


Vaccins
Le vaccin antivariolique contient un virus vivant de la vaccine, qui appartient à la famille des orthopoxviridés ; ce virus est étroitement apparenté au virus variolique, responsable de la variole. L'immunité qui résulte de la vaccination par le virus de la vaccine (d'où le nom de vaccination) protège contre la variole.
En décembre 1999, un Comité consultatif OMS de la recherche sur le virus variolique a conclu que, si la vaccination est la seule mesure de santé publique existante qui permet réellement d'éviter, et de lutter contre, une flambée de variole, les stocks actuels de vaccin sont extrêmement réduits. Le Comité a également noté, à cette occasion, que plusieurs pays envisageaient la nécessité d'augmenter leurs stocks de vaccins. Un certain nombre de gouvernements ont décidé d'examiner leurs stocks, de tester l'activité du vaccin et de réfléchir à la question de savoir s'il faut augmenter le stock de vaccins.
Une enquête réalisée par l'OMS en 1998 montrait que le nombre de doses de vaccin antivariolique déclarées s'élevait à environ 90 millions dans le monde. Les conditions de stockage et l'activité du vaccin ne sont pas connues. La plupart des stocks de vaccins existants ainsi que le vaccin utilisé pendant la campagne d'éradication de l'OMS sont constitués d'une pulpe obtenue par grattage de la peau d'animaux infestés par la vaccine, veaux et moutons essentiellement, additionnée de phénol pour obtenir une concentration permettant de tuer les bactéries sans inactiver le virus de la vaccine. Le vaccin est ensuite lyophilisé et placé dans des ampoules scellées pour être ensuite remis en suspension dans un tampon stérile et inoculé par voie intradermique par piqûres multiples au moyen d'une aiguille bifurquée.
Le virus de semence (virus de la vaccine, souche Lister Elstree) utilisé pour fabriquer le vaccin est détenu pour l'OMS par le Centre collaborateur OMS pour le vaccin antivariolique de Bilthoven aux Pays-Bas. Ce centre teste également l'activité des lots de vaccin antivariolique tous les 5 ans. Les vaccins placés dans des bonnes conditions de conservation pendant 18 ans dont pas perdu leur activité.
Durée de la protection après vaccination
La vaccination permet en général d'éviter l'infection par le virus variolique pendant au moins 10 ans. Si des symptômes apparaissent, fis sont moins graves et la mortalité moins sévère chez les personnes vaccinées que chez les personnes non vaccinées. Même si l'immunité a décliné, les personnes vaccinées éliminent moins de virus et la probabilité qu'elles transmettent la maladie est plus faible.
Complications de la vaccination
Les vaccins existants ont une efficacité prouvée, mais l'incidence des effets indésirables est élevée. En raison du risque assez grand de réactions indésirables, la vaccination n'est pas justifiée si le risque d'exposition est faible ou inexistant. L'administration du vaccin est justifiée chez les individus exposés au virus ou à un risque réel d'exposition (voir ci-dessus). Un vaccin plus sûr utilisant le virus de la vaccine et produit en culture cellulaire devrait être disponible sous peu. Il serait en outre intéressant de préparer des anticorps antivarioliques monoclonaux pour l'immunisation passive des sujets exposés et infectés, anticorps qui pourraient également être administrés sans risque aux personnes infectées par le VIH.
Contre-indications
La vaccination est contre-indiquée chez certains groupes de population : femmes enceintes, personnes atteintes de troubles immunitaires ou ayant une immunodépression iatrogène, personnes atteintes d'infection à VIH et personnes ayant des antécédents d'eczéma. Dans le cas où les autorités nationales décideraient que le risque de propagation de l'épidémie est tellement grand que la protection de ces groupes de population est souhaitable, on pourra conseiller d'essayer de limiter les effets indésirables de la vaccination par l'administration intramusculaire, si elles sont disponibles, d'immunoglobulines antivirus de la vaccine obtenues par immunisation de moutons ou de veaux après infection avec ce virus.
Le virus
L'agent étiologique, le virus de la variole, est du genre Orthopoxvirus, de la sous-famille des Chordopoxvirinae et de la famille des Poxviridae. A ce genre appartiennent également le virus de la variole bovine (cowpox en anglais), le virus de la variole du chameau (camelpox en anglais) et l'orthopoxvirus simien ou virus de la variole du singe (monkeypox en anglais). L'orthopoxvirus simien est à l'origine d'infections humaines récentes particulièrement graves.
Le virus de la variole est relativement stable dans son milieu naturel. Introduit dans un aérosol il conserve probablement son infectiosité, pendant quelques heures au moins, s'il n'est pas exposé au rayonnement solaire ou ultraviolet. Le virus de la variole a une longueur de 260 nm pour 150 mn de large et contient une molécule d'ADN à double brin qui coderait pour environ 200 protéines différentes ; le génome viral est le plus grand connu et cette taille rend particulièrement difficile la fabrication par synthèse d'une copie du virus.
Il a été recommandé, lors des réunions de 1994 et 1999 du Comité ad hoc sur les orthopoxviroses, qu'aucun autre laboratoire que les 2 centres collaborateurs de l'OMS, l'un situé aux Etats-Unis d'Amérique et l'autre dans la Fédération de Russie, ne soit autorisé à posséder à un moment donné plus de 20% de l'ADN du virus de la variole.
Instructions OMS pour l'administration du vaccin au moyen de l'aiguille bifurquée (piqûres multiples)
    1    Point d'inoculation. Face externe du bras, au niveau de l'insertion du muscle deltoïde.
    2    Préparation de la peau. Aucune. Dans le cas où l'endroit choisi pour vacciner serait manifestement souillé, nettoyer avec un linge humidifié à l'eau. l'utilisation d'un désinfectant pourrait tuer le virus vaccinal.
    3    Prélèvement du vaccin dans l'ampoule. Introduire une aiguille bifurquée stérile (elle doit être froide) dans l'ampoule de vaccin reconstitué. Lorsqu'on retire l'aiguille, une gouttelette de vaccin reste accrochée à la fourchette que forme l'aiguille bifurquée et suffit pour pratiquer la vaccination.
    4    Administration du vaccin. Tenir l'aiguille perpendiculairement à la peau. Quand l'aiguille touche la peau, la gouttelette de vaccin est libérée et se dépose sur la peau. L'aiguille est ensuite enfoncée rapidement et perpendiculairement 15 fois dans la peau au niveau de la zone d'environ 5 mm de diamètre que forme la goutte de vaccin. L'aiguille doit être enfoncée suffisamment fort pour que des traces de sang apparaissent au point d'inoculation. S'il n'y a pas de trace de sang, l'aiguille da pas été enfoncée assez fort et il faut recommencer. S'il est souhaitable de ne pas provoquer un saignement franc, le saignement ne diminue pas le taux de succès de la vaccination.
    5    Pansement. Ne pas appliquer de pansement ou compresse sur la vaccination.
    6    Stérilisation. I'OMS recommande vivement d'utiliser des aiguilles à usage unique.
    7    Vaccin inutilisé. Le vaccin lyophilisé reconstitué qui n'est pas utilisé et reste dans l'ampoule à la fin de la journée de travail doit être éliminé.
Complications de la vaccination
Quatre formes principales de complications sont associées à la vaccination, dont 3 avec éruption cutanée anormale.
1) Eczema vaccinatum
Il s'observait chez les personnes vaccinées ou chez les contacts non vaccinés atteints ou ayant des antécédents d'eczéma. On observait alors une éruption aux endroits du corps atteints par l'eczéma. L'inflamation devenait intense au niveau des éruptions et s'étendait parfois à la peau saine. Les symptômes étaient sévères. Le pronostic était particulièrement grave quand la surface lésée était importante chez le nourrisson.
2) Vaccinia necrosum
Elle n'apparaissait que chez les personnes atteintes d'un déficit immunitaire. Chez ces personnes, la lésion vaccinale ne guérissait pas, des lésions secondaires apparaissant parfois ailleurs sur le corps, et l'ensemble des lésions s'étendait progressivement jusquà, selon toute probabilité, la mort du patient 2-5 mois plus tard. Comme la vaccination a été interrompue dans la plupart des pays avant l'apparition du VIH/SIDA, la taille de la population atteinte de déficit immunitaire était bien inférieure à ce qu'elle est actuellement, et le nombre de cas de vaccinia necrosum enregistrés serait sans commune mesure avec ce qu'il était autrefois.
3) Vaccine généralisée
Elle s'observait chez des personnes par ailleurs en bonne santé et était caractérisée par l'apparition, 6-9 jours après la vaccination, d'une éruption généralisée, couvrant parfois la totalité du corps. Le pronostic était bon.
4) Encéphalite postvaccinale
C'était la complication la plus grave, observée sous 2 formes. La première forme, le plus souvent chez l'enfant de < 2 ans, se caractérisait par un début brutal accompagné de convulsions. La guérison était souvent incomplète, laissant au patient une atteinte cérébrale et une paralysie. La deuxième forme, observée le plus souvent chez l'enfant de plus de 2 ans, débutait brutalement par un tableau comportant fièvre, vomissements, céphalées et malaise, suivi de symptômes tels que perte de conscience, amnésie, confusion, agitation, convulsions et coma. Le taux de létalité était proche de 35%, le décès survenant généralement en moins d'une semaine.
Les meilleures estimations de la fréquence de ces complications proviennent d'une étude réalisée en 1968 aux Etats-Unis d'Amérique qui a porté sur 14 millions de personnes vaccinées. Au total, 9 décès ont été observés.
    •    Vaccinia necrosum : 11 personnes, dont 4 décès.
    •    Eczema vaccinatum : plus fréquent, 74 cas, aucun décès. Soixante autres cas d'eczéma vaccinatum ont été observés chez des contacts de personnes vaccinées, dont 1 décès.
    •    Vaccine généralisée : 143 cas, aucun décès.
    •    Encéphalite : 16 personnes, dont 4 décès.
D'après cette étude, on a estimé à environ 1 pour 1 million le nombre de décès qui résultent des complications consécutives à la primo-vaccination, et à 1 pour 4 millions le nombre de décès après revaccination.
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L'HISTOIRE DES ORDINATEURS

 


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Histoire des ordinateurs

Précurseurs
Premiers outils de calcul


Un boulier
Depuis des milliers d’années, l'homme a créé et utilisé des outils l’aidant à calculer. Les plus anciens connus sont sans doute les os d'Ishango. Au départ, la plupart des sociétés utilisent sans doute la main (d'où le système décimal), ainsi que d’autres parties du corps, comme auxiliaires de calcul. Puis apparaissent les entailles dans du bois, les entassements de cailloux, de coquillages ou d’osselets (il est intéressant de remarquer que le mot « calcul » provient du mot latin, calculi qui signifie « cailloux »). Le premier exemple d’outil plus complexe est l’abaque, qui connait diverses formes, jusqu’au boulier toujours utilisé en Chine et en Russie.
Calculateurs analogiques


Le fragment principal de la machine d'Anticythère: 20 × 20 cm environ
Un calculateur analogique est un calculateur qui utilise des mesures physiques continues (par exemple électriques, mécaniques ou hydrauliques) pour modéliser un problème à résoudre, comme le passage du temps, le déplacement d'un véhicule ou le déplacement des planètes. C'est un calculateur mais ce n'est pas une machine à calculer dont les touches sont toutes indépendantes bien qu'elles soient toutes liées par les règles de l’arithmétique.
Une fois que les conditions initiales d'un calculateur analogique sont entrées il n'est plus modifié que par l'action continue de son stimulateur (manivelle, pendule/poids, roue d'un véhicule, etc.). Un calculateur analogique produit toujours le même résultat pour des conditions initiales identiques.
Selon le physicien américain Derek Price1, la machine d'Anticythère est un calculateur analogique, le plus ancien connu à ce jour est daté de 87 av. J.-C.. Ce mécanisme à engrenages de bronze synthétise l'ensemble des connaissances astronomiques accumulées par les savants grecs permettant entre autres de prévoir la date et l'heure des éclipses lunaires et solaires des siècles à venir.
Un autre calculateur analogique de la même période est un odomètre, décrit pour la première fois par le Romain Vitruve vers -25 ; il était installé dans un chariot et il faisait tomber une petite boule dans un sac à chaque mille romain parcouru.
Algorithmes et logarithmes
Les algorithmes les plus anciens sont attestés par des tables datant de l’époque d’Hammurabi (env. -1750).
Mohamed Ybn Moussa al-Khawarezmi passe pour être le père de la théorie des algorithmes ainsi que de l'algèbre (de l'arabe « Al-jabr » signifiant « compensation »).
Vers 1617, John Napier invente une sorte d’abaque perfectionné. Sa formulation des logarithmes démontre que la multiplication et la division peuvent se ramener à une série d'additions.
Cela permet en 1625 à William Oughtred de développer la règle à calcul qui est utilisée par de nombreux ingénieurs jusqu’à l’apparition des calculatrices de poche. Ainsi, une grande partie des calculs nécessaires au programme Apollo ont été - dit-on - effectués avec des règles à calcul.
Premiers calculateurs mécaniques
Article détaillé : Pascaline: Précurseurs de la machine à calculer.


Une Pascaline, signée par Pascal en 1652
Il est admis2[réf. insuffisante] que la première machine à calculer a été réalisée en 1623 par Wilhelm Schickard (1592-1635) professeur d'astronomie et de mathématiques à l'université de Heidelberg. Ce dispositif baptisé « Horloge à calcul » exécute automatiquement les additions et les soustractions, et quasi automatiquement les multiplications et les divisions.
Blaise Pascal, indépendamment de Schickard qu'il ne connaissait probablement pas, réalise en 1642, à l'age de 19 ans une machine sensiblement identique. Cette présentation d'une machine arithmétique ayant été attestée par des témoins dignes de foi, Pascal est souvent crédité de l'invention de la machine à calculer, la pascaline, en 16423. Sa machine effectue les quatre opérations arithmétiques sans utiliser l'intelligence humaine, mais multiplications et divisions sont effectuées par répétitions.
La Pascaline est améliorée par Samuel Morland puis en 1673 par Gottfried Leibniz qui perfectionne le principe pour la rendre capable d’effectuer des multiplications, des divisions et même des racines carrées, le tout par une série d’additions sous la dépendance d’un compteur.
Système binaire : le retour
Leibniz est le premier à réaliser la simplicité du système de numération binaire (vieux de plus de quatre mille ans !) dans les opérations arithmétiques4 ; Thomas Fantet De Lagny, un contemporain de Leibniz, remarqua qu'en arithmétique binaire les multiplications et divisions s’exécutent par de simples additions et soustractions: «Tout se passe comme si les nombres étaient leurs propres logarithmes»5. Le système binaire est parfaitement adapté aux opérations logiques et arithmétiques et sera utilisé dans les futurs ordinateurs (soit sous forme de binaire pur pour les machines scientifiques, soit sous forme de décimal codé binaire, ou DCB, pour les machines commerciales qui font plus d’entrée-sortie que de calcul). Néanmoins, jusqu’en 1945, la plupart de la dizaine de machines construites furent basées sur le système décimal, plus difficile à implanter.
Premières machines programmables


Une carte perforée
La principale marque d’un ordinateur est sa programmabilité. Celle-ci permet à l’ordinateur d’émuler toute autre machine à calculer en changeant la séquence des instructions disponibles.
Métier à tisser
En 1725, Basile Bouchon, un Lyonnais, met au point le premier système de programmation d’un métier à tisser grâce à un ruban perforé6. En 1728, Jean-Baptiste Falcon, son assistant, remplace le ruban par une série de cartes perforées reliées entre elles. Jacques de Vaucanson reprend cette idée en remplaçant ruban et cartes perforées par un cylindre métallique et enfin Joseph Marie Jacquard lie le tout dans son métier à tisser qui fut adopté dans le monde entier et qui démontra qu'une machine pouvait être minutieuse, consistante et dépendante.
« Sans reprendre l'histoire de Jacquard et entrer dans le vif des discussions interminables, lui attribuant ou lui enlevant le mérite de cette innovation, nous adopterons l'avis généralement partagé et que nous croyons sincère, que c'est Jacquard qui eut l'idée de réunir: les aiguilles et les crochets de Basil Bouchon, les cartons enlacés de Falcon et de remplacer le cylindre rond de Vaucanson par un parallélépipède improprement encore appelé de nos jours cylindre carré. De plus, il arma son cylindre d'une lanterne, ceci est incontestablement le fait personnel de Jacquard »
— C. Razy, Étude analytique des petits modèles de métiers exposés au musée historique des tissus, 1913
Machine à calculer programmable
En 1833, Charles Babbage, passionné par le métier Jacquard, propose une machine mécanique à calculer, très évoluée, « la machine différentielle »7[réf. insuffisante].
La machine qu'il conçoit « devait permettre de résoudre n'importe quelle équation et d'exécuter les opérations les plus compliquées de l'analyse mathématique ». C’est un calculateur mécanique programmable, fonctionnant à la vapeur, qui utilise des cartes perforées pour ses données et ses instructions8. Bien que la théorie et le projet technique de Babbage aient été remarquablement pensés, bien qu'il en ait confié la réalisation à un atelier capable de produire les pièces mécaniques de la précision voulue, et bien qu'il ait été soutenu au début par l'Académie des sciences britannique, Babbage finit par lasser son constructeur comme ses financeurs, par son arrogance et ses changements de plans successifs : la construction de cette machine analytique, pas plus que les précédentes, n'aboutit.
Charles Babbage avait une collaboratrice la mathématicienne Ada Lovelace, comtesse et fille du poète britannique Lord Byron. Elle conçoit une série de programmes (suite de cartes perforées) destinés à cette machine, faisant figure rétrospectivement de « première programmeuse du monde ». De plus7[réf. insuffisante], elle pointe que les « diagrammes » ou « programmes » établis pour faire fonctionner la machine analytique constituent un capital immatériel mais réel de connaissances. Elle montre également que la machine peut résoudre des équations algébriques ou manipuler des nombres imaginaires.
Évolution des machines à calculer
En 1885, les calculateurs sont agrémentés de claviers qui facilitent l'entrée des données. Par la suite, l’électricité permet de motoriser les calculateurs mécaniques et de remplacer certains mécanismes, (comme les manivelles) par de l'électromécanique.
Essor de l'informatique
Article détaillé : Révolution numérique.
Fin du xixe siècle
Le recensement de la population des États-Unis de 1880 prit sept ans (précisément sept ans deux mois et 13 jours) à analyser. Un appel d'offre pour un système d'analyse plus rapide fut lancé avant le recensement de 1890. Des trois offres soumises, c'est la solution d'Herman Hollerith qui fut choisie car elle utilisait des cartes perforées qui la rendait deux fois plus rapide que les deux autres qui utilisaient un système de cartes de couleur. Herman Hollerith travailla pour le bureau du recensement de 1890 à 1894, puis en 1896, il créa the Tabulating Machine company qui sera une des trois compagnies dont la fusion est à l'origine d'IBM9. Herman Hollerith utilisa pour les statistiques le principe de la carte perforée, rendu populaire par le métier à tisser de Jacquard10.
Début du xxe siècle
    •    Fredrik Rosing Bull dépose le 31 juillet 1919 un brevet pour une « trieuse-enregistreuse-additioneuse combinée à cartes perforées », qui donnera naissance à une gamme de matériel concurrente d'IBM .
    •    Le survol du xxe siècle permet d'avancer plusieurs raisons à l'essor fulgurant de l'informatique :
    •    les progrès dans la réflexion sur les fondements de la Logique et des Mathématiques : la volonté de fonder les Mathématiques par la Logique aboutit à un échec ;
    •    les progrès de l'électronique ;
    •    la mobilisation de moyens militaro-industriels au moment de la Seconde Guerre mondiale dépasse l'ambition des programmes nationaux habituels d'aide au développement.
Calculateurs analogiques
Avant la Seconde Guerre mondiale, les ordinateurs analogiques, qu’ils fussent mécaniques ou électriques, étaient considérés comme le dernier cri de la technologie et beaucoup pensaient qu’ils seraient le futur de l’informatique. Ces ordinateurs analogiques utilisaient des quantités physiques, telles que la tension, le courant ou la vitesse de rotation des axes, pour représenter les nombres. Ainsi, ils devaient être reprogrammés manuellement à chaque nouveau problème. Leur avantage par rapport aux premiers ordinateurs numériques était leur capacité à traiter des problèmes plus complexes, avec une certaine forme de parallélisme.
Les calculateurs stochastiques, où la grandeur physique était remplacée par une probabilité, parurent sur le moment être l’avenir du calculateur analogique : ils étaient en effet bon marché, faciles à produire en masse, et rapides (en particulier pour les multiplications). Mais les ordinateurs numériques, plus faciles encore à programmer, remplacèrent ces ordinateurs analogiques.
Première génération d’ordinateurs (1936-1956)
En 1936, la publication d'un article de logique mathématique On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem11 constitue, avec d'autres recherches fondamentales menées notamment par A. Church et K. Gödel, un cadre théorique qui intéressera plus tard les fondateurs de la "science informatique". Mais il n'a guère d'influence sur la conception des premiers calculateurs programmables. La machine de Turing est une abstraction modélisant un "être calculant" pour démontrer une proposition de logique pure, et n'a rien à voir avec un projet de machine.


Enigma, une machine de chiffrement électromécanique à cylindres ; la version ci-dessus est probablement militaire, mais est similaire à la version commerciale Enigma-D
L’ère des ordinateurs modernes commença avec les grands développements de la Seconde Guerre mondiale. Les circuits électroniques, tubes à vide, condensateurs et relais remplacèrent leurs équivalents mécaniques et le calcul numérique remplaça le calcul analogique. Les ordinateurs conçus à cette époque forment la première génération d’ordinateurs.
Vers 1954, les mémoires magnétiques (tores de ferrite pour la mémoire vive, bandes, ensuite disques amovibles puis fixes pour la mémoire de masse) supplantèrent toute autre forme de stockage et étaient dominantes au milieu des années 1960.
De nombreuses machines électromécaniques furent construites avec des capacités diverses. Elles n’eurent qu’un impact limité sur les constructions à venir.
Les premiers calculateurs programmables
En 1938, Konrad Zuse commença la construction des premières séries-Z, des calculateurs électromécaniques comportant une mémoire et une programmation limitée. Zuse fut soutenu par la Wehrmacht qui utilisa ces systèmes pour des missiles guidés. Les séries-Z furent les précurseurs de nombreuses avancées technologiques telles que l’arithmétique binaire et les nombres en virgule flottante.
Konrad Zuse mit au point cette année-là le Z1 (ou Versuchsmodell), qui ne fonctionna jamais vraiment correctement faute de crédits de développement (le Troisième Reich ne croyait guère à l’idée de Zuse).
La même année, John Vincent Atanasoff et Clifford E. Berry, de l’université de l’État de l’Iowa, développèrent l’ordinateur Atanasoff-Berry, un additionneur 16 bits binaire. Cette machine avait pour but de résoudre des systèmes d’équations linéaires. La mémoire était stockée à l’aide de condensateurs fixés à un tambour rotatif.
En novembre 1939, John Vincent Atanasoff et Clifford E. Berry achevèrent l’ABC (Atanasoff Berry Computer). Composé de lampes et de tambours pour la mémoire, il fut construit pour résoudre des systèmes d’équations linéaires. Bien que n’étant pas programmable, il était basé sur trois idées propres aux ordinateurs modernes : l’utilisation du système binaire (plus fiable et plus simple à mettre au point que le système décimal), la séparation entre le calcul et la mémoire et l’utilisation de composants électroniques plutôt que des éléments mécaniques pour réaliser les calculs. Il pouvait stocker 60 mots de 50 bits dans ses deux tambours, fonctionnait à une vitesse d’horloge de 60 Hz et réalisait 30 additions par seconde12.
En 1940, George Stibitz et Samuel Williams achevèrent le Complex Number Computer (ou Model I), un calculateur à base de relais téléphoniques. Ce fut la première machine utilisée à distance via une ligne de téléphone. Il réalisait une multiplication en une minute.
En 1941, Konrad Zuse construit le Z3. Il était basé sur 2 600 relais de téléphone, lisait les programmes sur bandes magnétiques et fonctionnait parfaitement, ce qui en fit le premier ordinateur programmable fonctionnel. Il utilisait l’arithmétique binaire et les nombres à virgule flottante. Le Z3 pouvait enregistrer 64 nombres de 22 bits, avait une fréquence de 5,33 Hz et réalisait quatre additions par seconde ou 15 multiplications en une minute. A posteriori, il a été déterminé qu'il était Turing-complet, bien que rien n'indique qu'il ait été conçu pour cela.
En 1944, le Harvard Mark I (ou l’ASCC, Automatic Sequence Controlled Calculator) fut mis au point par Howard Aiken chez IBM. C’était une machine de calcul décimal qui lisait les programmes depuis une bande de papier. Elle pesait cinq tonnes et occupait une place de 37 mètres carrés. Elle était composée de plusieurs calculateurs qui travaillaient en parallèle et réalisait trois opérations sur 23 chiffres par seconde. En 1945, le Z4 de Konrad Zuse a été achevé. L'ETH de Zurich a loué et utilisé cette machine de 1950 à 195513.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni fit de grands efforts à Bletchley Park pour déchiffrer les codes des communications militaires allemands. Le principal système de chiffrement allemand, Enigma (et ses différentes variantes), fut attaqué avec l’aide de machines appelées bombes, créées par les services secrets polonais et améliorées par les Britanniques, qui permettaient de trouver les clés de chiffrement après que d’autres techniques en eurent réduit le nombre possible. Les Allemands créèrent également une autre série de systèmes de chiffrement (appelés FISH par les Britanniques) très différents d’Enigma. Pour casser ces systèmes, le professeur Max Newman et ses collègues développèrent Colossus. Il n'était pas Turing-complet bien qu'Alan Turing ait travaillé au projet. À la fin de la guerre, du fait de leur importance stratégique, la plupart des exemplaires furent détruits, le reste continuant à servir dans le plus grand secret.
Colossus était la première machine totalement électronique, elle utilisait uniquement des tubes à vide et non des relais. Elle était composée de 2 000 tubes à vide et lisait des rubans perforés à la vitesse de 5 000 caractères par seconde. Colossus implémentait les branchements conditionnels. Neuf machines ont été construites sur le modèle Mk II ainsi qu’une dixième lorsque la seule Mk I a été convertie en Mk II. L’existence de cette machine a été tenue secrète jusque dans les années 1970 ce qui explique pourquoi de nombreuses histoires de l’informatique n’en font pas mention. Il a été dit que Winston Churchill a personnellement donné l’ordre de leur destruction en pièces de moins de vingt centimètres pour conserver le secret. Il existe actuellement un projet actif pour reconstruire une de ces machines..
Les premiers ordinateurs
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L’ENIAC
Début 1946, Presper Eckert et John William Mauchly achevèrent l’ENIAC (Electronic Numerical Integrator and Computer), qui est le premier ordinateur entièrement électronique construit pour être Turing-complet. Il avait été commandé en 1942 par l’armée américaine afin d’effectuer les calculs de balistique. L’ENIAC utilisait des tubes à vide (au nombre de 17 468) contrairement au Z3 qui utilisait des relais mécaniques. Néanmoins, il faisait ses calculs en système décimal. Malgré la véhémence de ses détracteurs qui auguraient de sa fragilité (celles des tubes à vide), il était très fiable pour l’époque et pouvait calculer plusieurs heures entre deux pannes. La machine est également célèbre pour ses dimensions physiques imposantes : elle pesait plus de 30 tonnes, occupait 167 m2 et consommait une puissance de 160 kW. Elle tournait à 100 kHz, était composée de 20 calculateurs fonctionnant en parallèle et pouvait effectuer 100 000 additions ou 357 multiplications par seconde.
À partir de 1948 apparurent les premières machines à architecture de von Neumann : contrairement à toutes les machines précédentes, les programmes étaient stockés dans la même mémoire que les données et pouvaient ainsi être manipulés comme des données. La première machine utilisant cette architecture était le Small-Scale Experimental Machine (SSEM) construit à l’université de Manchester la même année.
Le SSEM fut suivi en 1949 par le Manchester Mark I qui inaugura un nouveau type de mémoire composée de tubes cathodiques. La machine était programmée avec le programme stocké en mémoire dans un tube cathodique et les résultats étaient lus sur un deuxième tube cathodique.
Parallèlement, l’université de Cambridge développa l’EDSAC, inspiré des plans de l’EDVAC, le successeur de l’ENIAC. Contrairement à l’ENIAC qui utilisait le calcul en parallèle, l’EDVAC et l’EDSAC possédaient une seule unité de calcul. Il utilisait un type de mémoire différent du Manchester Mark I, constitué de lignes à retard de mercure. L’EDSAC tournait à une vitesse d’horloge de 0,5 MHz.
On peut considérer que l’architecture de tous les ordinateurs actuels dérive de celle de Manchester Mark I / EDSAC / EDVAC,[réf. nécessaire] ils sont dits de type von Neumann.
En 1950 naquit le premier ordinateur soviétique, le MESM (МЭСМ en russe, abréviation de Malaïa Elektronnaïa tchetnaïa Machina, « petit calculateur électronique »), sous la direction de Sergeï A. Lebedev à l’institut d’Électrotechnologie de Kiev. Il était composé de 6 000 tubes à vide, consommait 25 kW et réalisait 3 000 flops14.
En février 1951, le premier modèle de Ferranti Mark I, version commerciale du Manchester Mark I et premier ordinateur commercial de l’histoire, est vendu. Il s’en vendra 9 jusqu’en 1957.
Quatre mois plus tard, P. Eckert et J. Mauchly de Remington Rand commercialisèrent l’UNIVAC I (Universal Automatic Computer). Contrairement aux machines précédentes, il ne lisait pas des cartes perforées mais des cassettes métalliques. Il possédait 5 200 tubes à vide, avait une mémoire à lignes à retard de mercure de 1 000 mots de 72 bits et consommait 125 kW. Il exécutait 8 333 additions ou 555 multiplications par seconde. 46 exemplaires furent vendus au total, à plus d’un million de dollars l’unité.
En avril 1952, IBM produit son premier ordinateur, l’IBM 701, pour la défense américaine. L’IBM 701 utilisait une mémoire à tubes cathodiques de 2 048 mots de 36 bits. Il effectuait 16 000 additions ou 2 200 multiplications par seconde. 19 machines seront installées au total. La même année, IBM est contacté pour mettre en chantier la production des ordinateurs du réseau SAGE. Une cinquantaine de machines, portant le nom AN/FSQ7, sera produite. Chaque machine comportait 75 000 tubes, pesait 275 tonnes et consommait 750 kW.
En juillet 1953, IBM lance l’IBM 650, ordinateur scientifique comme tous ceux des séries 600 (son successeur sera le 1620). Réalisé à partir de tubes à vide, l'IBM 650 avait une mémoire à tambour de 2 000 mots de 10 digits, mais il était relativement lent. Il se présentait en 2 modules de 2,5 m3, l'un de 900 kg contenant l'ordinateur, l'autre de 1 350 kg contenant son alimentation électrique. Il coûtait 500 000 $ ou pouvait être loué 3 500 $ par mois. Environ 2 000 unités furent produites jusqu’en 1962.
En 1954, la Société d'Électronique et d'Automatisme (SEA) livre son premier ordinateur, CAB 1011, au service français du Chiffre. D'autres suivront : CUBA pour le Laboratoire central de l'Armement, CAB 2000 et 3000.
En avril 1955, IBM lance l’IBM 704, premier ordinateur commercial capable aussi de calculer sur des nombres à virgule flottante. L’architecture du 704 a été significativement améliorée par rapport au 701. Il utilisait une mémoire à tores de ferrite de 32 768 mots de 36 bits, bien plus fiable et plus rapide que les tubes cathodiques et les autres systèmes utilisés jusqu’alors. D’après IBM, le 704 pouvait exécuter 40 000 instructions par seconde. 123 machines seront vendues jusqu’en 1960.
Deuxième génération (1956-1963)
La deuxième génération d’ordinateurs est basée sur l’invention du transistor en 1947. Cela permit de remplacer le fragile et encombrant tube électronique par un composant plus petit et fiable. Les ordinateurs composés de transistors sont considérés comme la deuxième génération et ont dominé l’informatique dans la fin des années 1950 et le début des années 1960.
En 1955, Maurice Wilkes inventa la microprogrammation, désormais universellement utilisée dans la conception des processeurs. Le jeu d'instructions du processeur est défini par ce type de programmation.


Ramac 305 à l'arsenal de Red River de l'U.S. Army. Au premier plan : deux lecteurs de 350 disques ; au fond : console 380 et unité de calcul 305
En 1956, IBM sortit le premier système à base de disque dur, le Ramac 305 (Random Access Method of Accounting and Control). L'IBM 350 utilisait 50 disques de 24 pouces en métal, avec 100 pistes par face. Il pouvait enregistrer cinq mégaoctets de données et coûtait 10 000 $ par mégaoctet.
Le premier langage de programmation universel de haut niveau à être implémenté, le Fortran (Formula Translator), fut aussi développé par IBM à cette période (Le Plankalkül, langage de haut niveau développé par Konrad Zuse en 1945 n’avait pas encore été implémenté à cette époque.)
En 1958, la Compagnie des Machines Bull (France) annonce Le Gamma 60, livré en une quinzaine d'exemplaires à partir de 1960 : Premier ordinateur multitâches dans le monde et l'un des premiers à comporter plusieurs processeurs (voir multiprocesseur), cet ordinateur transistorisé présente cependant de graves défauts de conception, typiques d'une machine expérimentale. Comme la plupart des ordinateurs de son temps, il comporte diverses unités d'entrée et de sortie : bandes magnétiques, lecteurs de cartes, perforateurs de cartes, imprimantes, lecteurs de bande papier, perforateurs de bande papier.
En 1959, IBM lança l’IBM 1401 (commercial), qui utilisait des cartes perforées. Il fut le premier ordinateur vendu à plus de 10 000 exemplaires. Il utilisait une mémoire magnétique de 4 000 caractères (étendue plus tard à 16 000 caractères).
En 1960, IBM lança l’IBM 1620 (scientifique). Il écrivait à l’origine sur des rubans perforés, mais évolua rapidement pour utiliser des lecteurs de cartes perforées comme le 1442. 2 000 unités furent vendues. Il utilisait une mémoire magnétique de 60 000 caractères décimaux. Un exemplaire opérationnel fut longtemps présent au Palais de la découverte.
La même année, Digital Equipment Corporation (DEC) lança le PDP-1 (Programmed Data Processor). Le PDP-1 était le premier ordinateur interactif et a lancé le concept de mini-ordinateur. Il avait une vitesse d’horloge de 0,2 MHz et pouvait stocker 4 096 mots de 18 bits. Il effectuait 100 000 opérations par seconde. Vendu pour seulement 120 000 $ environ, il était l'un des premiers ordinateurs accessibles sur le simple budget d’un (gros) service sans remonter à la direction générale.
En 1960, la Société d'Électronique et d'Automatisme (SEA) commercialise la CAB50015, véritable ordinateur personnel. Ses caractéristiques - interactivité, souplesse d'emploi, compacité et faible prix - la différencient des mainframes de l'époque. Le travail de l'utilisateur est facilité par le langage Programmation Automatique des Formules (PAF), qui traduit les fonctions explicites en langage machine. Plus d'une centaine d'exemplaires sont commercialisés, notamment dans les universités ou les écoles d'ingénieurs, et contribuent à former la première génération d'informaticiens français16.
En 1960, des Français sortaient le Serel OA-100117, une machine 18 bits +signe +parité, 4 kmots, 100 kHz, purement binaire dédiée au contrôle de processus ou aux calculs scientifiques. Elle sera bientôt suivie par une version plus petite le Serel ODP-505, 3 fois plus rapide.
Troisième génération (1963-1971)
Premiers ordinateurs à circuits intégrés
La troisième génération d’ordinateurs est celle des ordinateurs à circuit intégré. C’est à cette date que l’utilisation de l’informatique a explosé.
Le circuit intégré a été inventé par Jack St. Clair Kilby en 1958, mais les ordinateurs l’utilisant ne sont apparus qu’en 1963. L’un de leurs premiers usages a été dans les systèmes embarqués, notamment par la NASA dans l’ordinateur de guidage d’Apollo et par les militaires dans le missile balistique intercontinental LGM-30. Le circuit intégré autorisa aussi le développement d’ordinateurs plus compacts que l'on appela les mini-ordinateurs.
En 1964 IBM annonça la série 360, première gamme d’ordinateurs compatibles entre eux et première gamme aussi à combiner par conception le commercial et le scientifique. Plus de 14 000 ordinateurs IBM 360 furent vendus jusqu’en 1970, date où on les remplaça par la série 370 beaucoup moins chère à puissance égale (mémoires bipolaires à la place des ferrites). La même année DEC lance le PDP-8, machine bien moins encombrante destinée aux laboratoires et à la recherche. Il avait une mémoire de 4 096 mots de 12 bits et tournait à 1 MHz. Il pouvait effectuer 100 000 opérations par seconde. Le PDP-8 se taillera rapidement une place de choix dans les laboratoires, aidé par son langage FOCAL facile à maîtriser.
En 1966, Hewlett-Packard entre dans le domaine des mini-ordinateurs "universels"18 avec son HP-211619 fonctionnant avec une mémoire 16 bits à tores. Celui-ci supportait de nombreux langages, dont l’Algol et le Fortran19, « comme les grands », et le BASIC y sera adjoint plus tard.
En 1967, le gouvernement français lance le Plan Calcul destiné à assurer l’indépendance du pays en matière de gros ordinateurs.
En 1969, Data General vendit un total de 50 000 ordinateurs Nova à 8 000 $ l’unité. Le Nova était l’un de ses premiers mini-ordinateurs 16 bits. La version Supernova qui lui succédera en 1971 effectuait une multiplication en une microseconde, performance spectaculaire à l’époque[réf. nécessaire]. Le processeur principal était contenu sur un circuit imprimé de 15 pouces. Dans le même temps, grâce à une politique de mise en commun gratuite de logiciels particulièrement novatrice (et vue aujourd’hui comme l’ancêtre de l’Open Source), l’IBM 1130 se tailla la part du lion dans les écoles d’ingénieurs du monde entier.
À noter que Philips (marque hollandaise bien connue de produits grand public) lança une série d’ordinateurs du type « 360 » pour concurrencer IBM, ils étaient plus rapides et largement aussi fiables (c’est-à-dire assez peu...) mais comme ils utilisaient un système d’exploitation spécifique, ils disparurent rapidement du marché. Siemens et Digital Equipment tentèrent également de supplanter IBM sur ce créneau du « 360 » mais sans grand succès. Seuls Control-Data et Cray purent rivaliser avec les hauts de gammes d’IBM dans les années 1970-80.
« Mini-ordinateurs », à partir de 1973
Le mini-ordinateur a été une innovation des années 1970 qui devint significative vers la fin de celles-ci. Il apporta la puissance de l’ordinateur à des structures décentralisées, non seulement grâce à un encombrement plus commode, mais également en élargissant le nombre de constructeurs d’ordinateurs.
En 1972, le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture, permettent de partager les ressources informatiques des centres universitaires et de grandes entreprises en forte croissance comme EDF ou le Commissariat à l'énergie atomique: on commence à parler de Calcul distribué. À partir de là, la conception du grand système est concurrencé par les mini-ordinateurs en réseau, comme le Mitra 15 puis le Mini 6. Aux États-Unis, IBM et DEC créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la digitalisation du réseau d'AT&T (voir Réseau téléphonique commuté)20.
En 1973, Hewlett-Packard lance le HP 3000, mini-ordinateur de gestion fonctionnant en multi-tâches temps réel et multi-utilisateur.
L’intégration de circuits intégrés à grande échelle conduisit au développement de processeurs très petits, comme celui qui analyse les données de vol dans les avions F14A Tomcat de l’US Navy. On ignorait alors encore que l’explosion à distance d’une charge nucléaire les rendrait instantanément inopérants (effet EMP).
En 1973, le TV Typewriter de Don Lancaster permit le premier d’afficher des informations alphanumériques sur une télévision ordinaire. Il était composé de 120 $ de composants électroniques, incluait deux cartes mémoires et pouvait générer et stocker 512 caractères. Une cassette optionnelle fournissait une capacité de 100 pages de textes supplémentaires. Clive Sinclair se basera plus tard sur cette approche pour construire son Sinclair ZX80.
Dans les années 1970, IBM a sorti une série de mini-ordinateurs, la série 3 : 3/6, 3/8, 3/10, 3/12, 3/15.
Ensuite, dans les années 1980, la série 30 : 32, 34, 36, 38.
Une troisième série a succédé à la série 30 : les AS/400.
Dans les années 1980, DEC devint le deuxième fabricant d’ordinateurs derrière IBM (avec un chiffre d’affaires représentant le cinquième de celui-ci) grâce à ses ordinateurs populaires PDP (surtout le PDP-11, première machine de DEC à utiliser des mémoires de 16 bits et non de 12, et machine sur laquelle et pour laquelle fut développé le langage C) et VAX, qui apportera le confort du système VMS.
Quatrième génération (1971 à la fin des années 1980)
Une définition non universellement acceptée associe le terme de quatrième génération à l’invention du microprocesseur par Marcian Hoff. En pratique et à la différence des autres changements de génération, celui-ci constitua plus une évolution (presque passée inaperçue) qu’une révolution : les circuits s’étaient miniaturisés de plus en plus depuis l’invention du circuit intégré, ils continuaient simplement à le faire comme par le passé.
C’est pour cette raison que certains considèrent que les générations sont devenues des questions de type de logiciel :
    •    première génération : codage machine direct en binaire ;
    •    deuxième génération : langage assembleur ;
    •    troisième génération : langages évolués (Fortran, COBOL, Simula, APL, etc.) ;
    •    quatrième génération : langages évolués de deuxième génération comme Pascal et C++, dit « structurés », apparition des langages « Objets » et langages d’interrogation de très haut niveau comme SQL ;
    •    un projet de cinquième génération japonaise avait été lancé par le MITI au tout début des années 1980. Il devait être articulé sur les moteurs d’inférence et le langage Prolog, mais en dépit de budgets importants le projet n’aboutit pas.
On peut aussi considérer que la notion de "générations" est un concept marketing, lancé en 1964 par IBM, et n'a aucun intérêt historique.
Les microprocesseurs


Un microprocesseur
Le 15 novembre 1971, Intel dévoile le premier microprocesseur commercial, le 4004. Il a été développé pour Busicom, un constructeur japonais. Un microprocesseur regroupe la plupart des composants de calcul (horloge et mémoire mises à part pour des raisons techniques) sur un seul circuit. Couplé à un autre produit, la puce mémoire, le microprocesseur permet une diminution nouvelle des coûts. Le 4004 ne réalisait que 60 000 opérations par seconde, mais la puissance de ses successeurs répondit à la loi de Moore.
Les super-calculateurs
Les superordinateurs intégrèrent aussi des microprocesseurs.
    •    En 1976, le Cray-1 fut développé par Seymour Cray, qui avait quitté Control Data en 1972 pour créer sa propre compagnie. C’était l’un des premiers ordinateurs à mettre en pratique le traitement vectoriel, qui appliquait la même instruction à une série consécutive d’opérandes (évitant ainsi des coûts de décodage répétés). Le Cray-1 pouvait calculer 150 millions d’opérations à virgule flottante par seconde. 85 exemplaires furent vendus à cinq millions de dollars l’unité.
Parmi ses clients en France : l’École polytechnique (simulations et calculs numériques) ; Michelin (étude de résistance des pneumatiques par la méthode des éléments finis) ; Peugeot (simulations intensives de déformations de l’habitacle d’une voiture en cas de choc frontal ou latéral).
En 2010, la hiérarchie s'est modifiée21 avec l'arrivée des constructeurs asiatiques et surtout chinois :
N°1 : le TIANHE-1A du Centre national de calcul intensif de Tianjin (chine) avec une puissance de 2,57 petaflops/s (soit un million de milliards d'opérations par seconde !)
N°2 : le CRAY JAGUAR du département américain de l’Énergie (puissance de 1,75 petaflops/s)
N°3 : le NEBULAE, installé au National Supercomputing Centre de Shenzen (Chine) avec une puissance de 1,27 petaflops/s
N°4 : le TSUBAME, de l'Institut Technologique de Tokio (Japon) avec une puissance de 1,19 petaflops/s)
À noter que le TERA 100 (construit par le fabricant français BULL pour le CEA (commissariat à l’énergie atomique) est classé en première position en Europe et sixième en position mondiale (puissance de 1,05 petaflops/s)
Les contrôleurs de communication
Eux aussi bénéficièrent de l’usage des microprocesseurs et l’on peut même dire que la généralisation des réseaux informatiques n’a été possible que par l’invention des microprocesseurs. Les contrôleurs 3745 (IBM) utilisaient intensivement cette technologie. Dans le même temps, aux États-Unis, la compagnie AT&T se rendit compte qu’avec tous ses standards téléphoniques interconnectés, elle se trouvait sans l’avoir cherché disposer du plus grand réseau d’ordinateurs des États-Unis (un standard téléphonique, depuis l’invention des microprocesseurs, tient beaucoup plus de l’ordinateur que du dispositif câblé, et nombre d’entre eux se commandent en UNIX).
L’ordinateur personnel


Un ordinateur familial
En janvier 1973 est présenté le premier micro-ordinateur, le Micral conçu par François Gernelle de la société R2E dirigée par André Truong Trong Thi. Basé sur le premier microprocesseur 8 bits d'Intel, le i8008, ses performances en font le plus petit ordinateur moderne de l'époque (500 kHz, mémoire RAM de 8 ko en version de base), correspondant à son prix : 8500 francs, soit le prix d'un bon portable d'aujourd'hui. La machine a été développée pour un laboratoire d'agronomie qui ne pouvait s'offrir un mini-ordinateur DEC PDP8. Elle est rapidement mise en production industrielle, annoncée dans la presse professionnelle française et américaine, présentée au Sicob et vendue pour équiper des installations chimiques ou des péages d'autoroute. De nouvelles versions seront développées ensuite, au total une vingtaine de machines multi-utilisateurs, parfois multiprocesseurs, sous systèmes d'exploitation temps réel Prologue et CP/M. Le succès nécessitant de nouveaux capitaux, R2E passe sous le contrôle de Bull à partir de 1978. En 1982, la conversion de Bull à la compatibilité IBM provoque le départ de l'ancienne équipe R2E, qui fonde de nouvelles entreprises de micro-informatique.
Au Sicob 1973 est également apparu un micro-ordinateur allemand. Le DIEHL Alphatronic utilise lui aussi le microprocesseur Intel 8008.
. Il comprend une unité centrale équipée d’un Intel 8008 (4 ko extensible à 16 ko), d’un lecteur enregistreur de mini-cassette magnétique et d’une imprimante à boule IBM. Il ne comportait pas d’écran. La programmation en mini-basic était visualisée sur une mini imprimante (bande papier en rouleau). Prix de vente de l’ensemble 4 573 €.
Présenté en avril 1974, le processeur Intel 8080 va conduire à la première vague d’ordinateurs personnels, à la fin des années 1970. La plupart d’entre eux utilisait le bus S-100 et le système d’exploitation CP/M-80 de Digital Research. CP/M-80 était le premier système d’exploitation à être utilisé par plusieurs fabricants d’ordinateurs différents, et de nombreux logiciels furent développés pour lui. Le système MS-DOS de Microsoft, acheté par Microsoft à Tim Paterson de la société Seattle Computer Products (qu’il avait appelé QDOS pour Quick and Dirty Operating System) s’en inspira fortement (en inversant l’ordre de certains opérandes pour ne pas encourir de procès, ce qui provoqua quelques catastrophes chez ceux qui utilisaient les deux systèmes).
En janvier 1975, sort l’Altair 8800. Développé par des amateurs, frustrés par la faible puissance et le peu de flexibilité des quelques ordinateurs en kit existant sur le marché à l’époque, ce fut certainement le premier ordinateur personnel en kit produit en masse. Il était le premier ordinateur à utiliser un processeur Intel 8080. L’Altair inaugura le bus S-100. Ce fut un énorme succès et 10 000 unités furent vendues. C’est l’Altair qui inspira le développement de logiciels à Bill Gates et Paul Allen, qui développèrent un interpréteur BASIC pour cette machine.
En 1975 sortira aussi l’IBM 5100, machine totalement intégrée avec son clavier et son écran, qui se contente d’une prise de courant pour fonctionner.
Toujours en 1975, le fabricant de terminaux programmables TRW se rend compte que son terminal Datapoint 2200 à disquettes (de huit pouces) est un ordinateur si on l’équipe d’un langage évolué (BASIC) et d’un système d’exploitation (CP/M), et commence à le commercialiser comme tel, en inventant le premier réseau local pour micros : ARCnet. Ce système, commercialisé en France par Matra, ne sera cependant jamais proposé au grand public.
De nombreux amateurs tentent à cette époque de créer leurs propres systèmes. Ces passionnés se rencontrent lors de réunions au Homebrew Computer Club, où ils montrent leurs réalisations, comparent leurs systèmes et échangent des plans ou des logiciels. Certains de ces amateurs s’intéressent à construire quelque chose de prêt à l’emploi que Monsieur tout le monde puisse s’offrir.
En 1976, Steve Wozniak, qui fréquentait régulièrement le Homebrew Computer Club, conçoit l’Apple I, doté d’un processeur MOS Technologie 6502 à 1 MHz. Il vend avec Steve Jobs environ 200 machines à 666 $ l’unité. Il est doté d’un microprocesseur et d’un clavier.
En 1977, sort L’Apple II. Malgré son prix élevé (environ 1 000 $), il prend rapidement l’avantage sur les deux autres machines lancées la même année, le TRS-80 et le Commodore PET, pour devenir le symbole du phénomène de l’ordinateur personnel. D’une très grande qualité, l’Apple II a de gros avantages techniques sur ses concurrents : il dispose d'une architecture ouverte, d'un lecteur de disquettes, et utilise des graphismes en couleur. Grâce à l’Apple II, Apple domine l’industrie de l’ordinateur personnel entre 1977 et 1983. Plus de deux millions d’Apple II sont vendus.
En 1978, devant le succès de l’Apple II, IBM décide de renouer avec le marché de l’ordinateur personnel (le marché avait trouvé le 5100 trop lent, le 5110 trop lourd physiquement, et le System 23 Datamaster — créé pour faire pendant au TRW-2200 — n’avait pas bénéficié d’un support marketing suffisant à l’époque). Frank Cary confie une équipe, un budget et donne carte blanche à Don Estridge. En août 1981 sort l’IBM PC (Personnal Computer). Il utilise un processeur Intel 8088 tournant à 4,77 MHz et peut faire tourner trois systèmes d’exploitation différents : PC-DOS, CP/M-86 et PC/IX. L’UCSD p-System sera également utilisable, mais non supporté par IBM. Microsoft s’est réservé, contre réduction de la facture à IBM, le droit de commercialiser sa propre version du PC-DOS pour d’autres ordinateurs de marque non-IBM, et qui sera nommée le MS-DOS. Cela se révèlera une erreur monumentale pour IBM.
L’ordinateur le plus vendu de tous les temps[réf. nécessaire] est sans doute le Commodore 64, dévoilé par Commodore International en septembre 1982. Il utilise un processeur MOS Technology 6510 à 1 MHz et coûte 595 $. Il avait un écran 16 couleurs et possédait une carte son. Entre 17 et 25 millions d’unités sont vendues jusqu’en 1993.
Après le 64, Commodore sortit l’Amiga. Ses possibilités exceptionnelles en matière de graphisme et la rapidité de son processeur permettaient de programmer des jeux, en particulier en utilisant le langage Amos.
À cette époque apparurent les premiers « clones » compatibles, comme le Franklin 1000 compatible avec l’Apple II ou le premier PC compatible lancé par Compaq en mars 1983. Cette concurrence sur le marché des ordinateurs personnels permit de faire baisser les prix et de rendre ces machines populaires.
En 1982, Intel lança le 80286, et IBM le PC/AT basé dessus. C’est à cette époque que le PC devint l’architecture dominante sur le marché des ordinateurs personnels. Seul le Macintosh d’Apple continua à défier l’IBM PC et ses clones, qui devinrent rapidement le standard.
En 1983, Apple lance le Lisa, le premier ordinateur personnel doté d’une interface graphique. Le Lisa utilisait un processeur Motorola 68000, un disque dur de 5 Mo, deux lecteurs de disquette et 1 Mo de RAM. Son interface graphique s’inspirait de celle du Xerox Star. Malgré son caractère révolutionnaire pour l’époque, ce fut un échec commercial, principalement à cause de son prix élevé (10 000 $) et de sa relative lenteur.


Ordinateurs avec écrans plats utilisés en 2006 à l’université de Warwick
Le 22 janvier 1984, Apple lance le Macintosh, le premier micro-ordinateur à succès utilisant une souris et une interface graphique. Il reprenait plusieurs caractéristiques du Lisa, comme le processeur Motorola 68000, mais pour un prix bien plus abordable : 2 500 $, grâce à l’abandon de quelques fonctionnalités du Lisa comme le multitâche. Il était fourni avec plusieurs applications utilisant la souris, comme MacPaint et MacWrite.
On peut citer aussi l'Atari ST, apparu en 1985, qui connait un grand succès dans le monde musical en raison de la présence d'une interface MIDI.
Malgré ses nombreuses innovations dans le domaine, Apple perdit peu à peu des parts de marché pour se stabiliser à environ 4 % des ventes d’ordinateurs dans les années 2000. Et ce, malgré le succès de l’iMac, premier ordinateur conçu par des designers, qui s’écoula à plus de six millions d’exemplaires, en en faisant le modèle d’ordinateur personnel le plus vendu au monde. Parallèlement, le PC Compatible s’imposa de plus en plus au grand public avec des assembleurs tel que Hewlett-Packard, Compaq, Dell ou NEC.
Années 1990
Les années 1990 ont été marquées par la correction du problème de l'an 2000 (ou « bogue de l'an 2000 », appelé Y2K dans le monde anglo-saxon), qui affectait presque tous les ordinateurs. En effet, la date système ne gérait que deux caractères pour l'année (99 pour 1999), de sorte qu'au passage à l'an 2000, la date système allait revenir à 00 et être interprétée comme 1900. Ce défaut de conception systémique se manifestait également dans la plupart des logiciels, dont les sous-programmes de gestion de date reprenaient la date système le plus souvent sans modification du format22.
La résolution de ce problème s'est faite soit par la conversion des logiciels, sans changement du matériel, soit aussi par le remplacement complet du matériel et du logiciel, en profitant des progrès techniques de diminution de taille des ordinateurs rendus possibles par la miniaturisation des composants (downsizing). Cela a permis de remplacer les logiciels spécifiques affectés par le problème, par des logiciels ou des progiciels le plus souvent sous UNIX avec des ordinateurs de taille réduite.
Cette décennie a aussi été marquée bien sûr par le développement de l'Internet et l'apparition de la Toile. La convergence de l'informatique, de l'Internet, et des télécommunications a donné lieu à l'apparition d'une nouvelle expression, les « technologies de l'information et de la communication » (TIC), que la DGLFLF préfère appeler techniques de l'information et de la communication23, afin d'éviter l'usage abusif du mot technologie24. Elle s'est surtout traduit par une énorme bulle spéculative sur les sociétés d'informatique. Avec Internet s'ouvre une nouvelle page de l'histoire de l'informatique.
Les ordi-phone
Avec les progrès de la miniaturisation, le premier "smartphone", l'IBM Simon, fut conçu en 1992 puis commercialisé en août 1994.
L'année 2001 a vu le lancement du WA3050 de Sagem qui fut l'un des premiers à combiner les fonctions d'un téléphone mobile et d'un PDA tactile. Il était compatible avec la nouvelle norme de l'époque, le GPRS.
En 2014, La 4G est présente dans plusieurs dizaines de pays dont la France25.
Les principaux fabricants de téléphones de l'époque[Laquelle ?] se lancent dans l'aventure (comme Nokia, le leader à cette époque, LG ou Samsung), ainsi que de nouvelles sociétés spécialisées dans les smartphones (comme Research In Motion avec le BlackBerry). L'OS de référence est alors Symbian utilisé principalement par Nokia et Ericsson.
Notes
    1    ↑ D'après Derek de Solla-Price, « Gears From The Greeks: The Antikythera Mechanism, A Calendar Computer from circa 80 BC », Transactions of the American Philosophical Society, vol. 64, no 7,‎ 1973 (DOI 10.2307/1006146).
    2    ↑ Une brève histoire de l'électronique, Henri Lilen, Vuibert, Paris, 2004.
    3    ↑ Jean Marguin, p. 48 (1994) Citant René Taton (1963)
    4    ↑ Robert Ligonnière, pp.201-204 (1987)
    5    ↑ Robert Ligonnière, p.204 (1987)
    6    ↑ Robert Ligonnière, p.60 (1987)
    7    ↑ a et b Brève histoire de l'électronique, Henri Lilen, Vuibert, Paris, 2004.
    8    ↑ Robert Ligonnière, pp.91-94, (1987)
    9    ↑ (en) Logo de CTR [archive] IBM history exhibits
    10    ↑ Charles & Ray Eames, p.23, 1973
    11    ↑ (en) Alan Turing, « On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem », Proc. London Math. Soc., 2e série, vol. 42,‎ 1937, p. 230-265 (DOI 10.1112/plms/s2-42.1.230) et « [idem] : A Correction », Proc. London Math. Soc., 2e série, vol. 43,‎ 1938, p. 544-546 (DOI 10.1112/plms/s2-43.6.544, lire en ligne [archive])
    12    ↑ Cf. « Milestones:Atanasoff-Berry Computer, 1939 » [archive], sur IEEE Global History Network (consulté le 13 janvier 2015).
    13    ↑ (en) Herbert Bruderer, Konrad Zuse und die Schweiz : Wer hat den Computer erfunden? Charles Babbage, Alan Turing und John von Neumann, Oldenbourg Verlag,‎ 2012, 224 p. (ISBN 978-3-486-71366-4)
    14    ↑ Cf. Pierre Vandeginste, « Figure du passé : Sergeï A. Lebedev, père de l'ordinateur soviétique », La Recherche, no 375,‎ mai 2004 (lire en ligne [archive])
    15    ↑ LA CAB 500 [archive], sur le site feb-patrimoine.com
    16    ↑ P. Mounier-Kuhn, L’Informatique en France, de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L’émergence d’une science, Paris, PUPS, 2010, ch. 3 et 4.
    17    ↑ Ordinateurs SEREL [archive], sur le site pichotjm.free.fr
    18    ↑ par opposition aux ordinateurs spécifiques
    19    ↑ a et b (en) Product Number: 2116 [archive], sur le site hpmuseum.net, consulté le 30 décembre 2012
    20    ↑ (en) History of Network Switching. [archive], sur

 
 
 
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